Puis, pendant quelques séances, je leur ai donné à chacun une photocopie sur laquelle j’avais collé une série de 4 images qui formaient une histoire. Ils ont réalisé plusieurs exercices :
au début ils devaient inventer la fin de l’histoire : l’écrire et l’illustrer
ensuite je retirais une des images, et ils devaient inventer ce qui s’était passé dans cet espace sans image : l’écrire et l’illustrer
ils ont ensuite inventé ce qui s’est passé avant cette série de quatre images
Dessiner puis écrire une partie de l’histoire.
C’est très intéressant de voir ce que chacun est capable de produire lorsqu’on le laisse totalement libre d’inventer, sans se préoccuper de l’orthographe, de la grammaire, etc… Ils sont souvent très créatifs : certains donnent des noms aux personnages, d’autres écrivent des dialogues, d’autres dessinent de très jolies choses, etc… Mais tous écrivent, dessinent et apprécient beaucoup ces exercices.
Inventer la fin de l’histoire.
Même les plus jeunes qui ne possèdent pas encore toutes les techniques pour écrire, essayent et le résultat de tous les élèves ne cesse de progresser. Aucun ne reste sans rien faire.
C’est un de mes objectifs avec ces jeunes élèves que de leur donner envie d’écrire, de les rendre capables de créer, d’inventer et de toujours trouver quelque chose de personnel.
Et je suis vraiment toujours ravie du résultat et de l’enthousiasme qu’ils mettent à effectuer ce type de travail.
Cette semaine nous avons poursuivi notre travail de description. J’ai fait choisir à chaque élève une photo différente d’un chaton et je leur ai demandé de décrire ce chaton le plus précisément possible.
Lorsqu’ils ont eu terminé leur écriture, nous nous sommes tous mis en cercle. Les photos de chatons ont été déposées au centre du cercle. Un enfant a lu sa description et les autres devaient reconnaître à quel chaton cela correspondait.
Ils ont ainsi compris que leur description devait être très précise s’ils voulaient que leur photo soit reconnue.
Par ailleurs, les élèves qui devaient découvrir le chaton se sont rendus compte qu’ils devaient être très attentifs à la lecture du texte pour bien entendre tous les détails et reconnaître la bonne photo.
On a ainsi pu travailler sur l’adjectif car pour que la description soit correcte, il fallait beaucoup d’adjectifs pour préciser, par exemple : la couleur du pelage, celle des yeux, de la queue, etc… Cette expression écrite permet ainsi de faire un lien entre ce que l’on écrit et la nature des mots.
Le symbole de l’adjectif.
Maintenant, ils vont écrire les symboles de la nature des mots dans chacune de leur description, et ils constateront visuellement qu’une bonne description comporte beaucoup d’adjectifs.
La prochaine fois, je choisirai le même animal mais dans un lieu différent.
Les enfants apprécient beaucoup ce type d’exercices et cela leur donne vraiment le goût d’écrire.
On peut travaillerl’expression écrite avec les enfants à partir du moment où ils commencent à écrire.
Ayez toujours en tête qu’il faut partir du concret pour aller vers l’abstrait.
Ce matin, par exemple, j’ai travaillé la description avec mes élèves de 6 à 10 ans. Je leur ai fait choisir une image de « bébé animal » et je leur ai demandé ensuite de me décrire cet animal avec le plus de détails possible.
Une jolie description.
Vous pourrez voir sur les photos comme ils se sont pris au jeu.
Je recommencerai cet exercice plusieurs fois car ils l’apprécient beaucoup.
Lorsque l’enfant est jeune, il ne faut surtout pas lui faire de commentaires désagréables sur sa manière d’écrire les mots. Le plus important est qu’il ait envie de s’exprimer à l’écrit.
Si vous le reprenez sur chaque rature ou chaque faute d’orthographe, il perdra sa confiance en lui et toute spontanéité pour cet exercice.
En fonction du niveau de classe de votre enfant, vous pouvez avoir des exigences progressives. Pour le plus jeune, demandez-lui de mettre des points à la fin des phrases, de commencer la phrase suivante par une majuscule. Vous pouvez aussi lui demander de ne pas oublier le verbe dans la phrase. Puis lorsqu’il est plus âgé, ayez plus d’exigences en ce qui concerne les accords du pluriel dans le groupe nominal, avec une attention particulière aux conjugaisons. Mais tout cela en fonction de chacun et toujours de façon bienveillante de façon à ne pas provoquer de blocage dans l’écriture et l’esprit inventif.
Une autre manière de travailler la description est de faire décrire à plusieurs élèves des images du même animal mais avec des couleurs différentes, des lieux différents, etc… Ensuite vous lisez les différentes descriptions à haute voix et chacun doit deviner de quelle image il s’agit. Si la description est bien faite, l’image est rapidement reconnaissable.
Lorsque nous aurons ainsi fait plusieurs descriptions de l’animal, je leur demanderai de décrire également le lieu où il se trouve. On pourra considérer cet écrit comme l’introduction.
Je leur demanderai ainsi de rédiger plusieurs introductions d’après plusieurs images et je garderai cette partie.
Ensuite avec ces mêmes cartes correspondant aux différentes introductions, je leur demanderai d’inventer une petite histoire pour cet animal, ce qui correspondra au développement.
Puis ils écriront leur avis sur l’histoire de l’animal et cela correspondra à la conclusion. Nous disposerons ainsi d’une sorte de rédaction.
Ceci est vraiment fait très simplement car nous nous adressons à des enfants de classes primaires.
Les symboles grammaticaux.
Avec ces descriptions, je vais également leur demander de placer les symboles de grammaire Montessori correspondant aux verbes, noms, déterminants et adjectifs pour les plus jeunes et aux adverbes, pronoms, prépositions, conjonctions pour les plus âgés. C’est toujours mieux de travailler la grammaire sur ses propres réalisations.
Pour les descriptions, il est aussi intéressant de se servir d’images de paysages car il y a alors beaucoup de choses à voir et donc à écrire. L’exercice de description est très intéressant pour travailler la notion de l’adjectif. En effet, on peut expliquer à l’enfant que pour qu’une description soit précise, il faut ajouter beaucoup d’adjectifs et on peut ainsi lui en faire trouver beaucoup.
Il est essentiel de développer la créativité des enfants lorsqu’ils sont très jeunes et de trouver tous les moyens possibles pour qu’ils aient envie d’écrire. Ce matin j’ai choisi des images de « bébés animaux » car j’avais remarqué la semaine dernière qu’ils avaient beaucoup apprécié le petit livre traitant de ce sujet qu’un jeune garçon avait apporté. N’oubliez jamais qu’il faut partir des sujets qui touchent l’enfant émotionnellement.
Je constate souvent que les bons élèves qui arrivent en fin de primaire dans les écoles traditionnelles sont très « scolaires » et ne font pas preuve de beaucoup de créativité. La plupart du temps, ils n’osent plus. Dans la pédagogie Montessori comme dans le système anglo-saxon, l’expression écrite est une matière très importante dés le plus jeune âge.
Développement l’expression écrite.
Faites donc écrire à vos enfants dès qu’ils le peuvent. Je me souviens d’une de mes petites élèves de 6 ans qui, dès qu’elle a su écrire des mots, s’est mise à écrire tout le temps des poèmes. Elle n’écrivait qu’en phonétique et c’était parfois très difficile à déchiffrer mais jamais je ne l’ai découragée ni reprise sur l’orthographe. Elle a continué ainsi à écrire, écrire, écrire… Peu à peu l’orthographe s’est mise en place naturellement et maintenant c’est une jeune fille de 18 ans qui continue à écrire de très beaux poèmes.
Il existe d’autres exercices de créativité dans le domaine de l’écriture dont je vous parlerai dans un autre article.
