
Ma fille Stéphanie, co-créatrice du podcast “les adultes de demain”, est allée interroger Marie Robert bien connue sous le nom de “Philosophyissexy“. Marie est philosophe, auteure de nombreux romans, directrice de quatre écoles Montessori, etc. Elle nous a parlé de la philosophie et de la maternité. Vous pouvez écouter cet épisode en allant sur n’importe quelle plateforme de podcasts et en tapant : les adultes de demain.
La maternité vue par la philosophie
Marie nous apprend que les philosophes ne se sont pas beaucoup intéressés à la maternité, mais surtout à l’éducation. Et cela avec des figures majeures comme les Athéniens, puis après les Grecs, Rousseau et les philosophes du 20ème siècle. Elle nous explique que Platon et Aristote ont une grande conscience du corps et de l’esprit que l’on a peut-être perdu dans nos systèmes éducatifs. Mais à laquelle on revient un peu, surtout en pédagogie Montessori. Un homme accompli est un homme qui est capable d’être en pleine possession de ses moyens et de son corps.
Ensuite arrive Rousseau avec l’Émile qui est un enfant imaginé, éduqué par un précepteur. Rousseau montre bien qu’un enfant n’est pas une masse à redresser. Mais qu’il faut faire confiance à l’enfant et l’accompagner dans son autonomie. Rousseau va beaucoup inspirer les nouveaux pédagogues du début du XXème siècle (Maria Montessori, Steiner, etc., tous ceux qui vont repenser l’éducation avec ce regard de confiance sur l’enfant).
Marie nous explique que le manque de pensées philosophiques lui a beaucoup manqué lorsqu’elle a appris sa grossesse. Elle a constaté qu’on ne devenait plus du tout un esprit, mais un corps. Ce qui l’a beaucoup déstabilisée et a créé beaucoup d’angoisses. Car pour elle, la vraie transformation est métaphysique, car on va passer de filles, de compagnes, etc. au statut de mère. Qu’est-ce que ça suppose ? Qu’est-ce que ça signifie ? en quoi cela nous transforme ? Pour Marie, il s’agit d’une vraie question sur le « je » et donc d’une question métaphysique. Marie trouve cela anormal qu’il n’y ait pas de philosophie de la maternité.
Marie semble très inspirée pour créer ce contenu sur le sujet de la philosophie et la maternité qui manque beaucoup. C’est un acte tellement pensé qu’il lui semble évident de l’accompagner par la philosophie.
Pour Marie, c’est un tremplin pour l’introspection. Il y a un champ pour la philosophie quasi vierge.

Marie Robert, philosophe et sa maternité
Elle nous raconte comme elle avait peur de devenir mère. Le rapport à l’enfant est très simple mais celui à devenir mère pas du tout. Comment prendre la responsabilité de donner une vie ? C’était l’objet d’un grand questionnement. Elle a franchi cette étape car elle avait rencontré quelqu’un avec qui elle avait envie de se lancer dans cette aventure, et de se sentir accompagnée dans cette aventure. Et elle nous explique pourquoi.
Elle nous raconte pourquoi elle s’est retrouvée au début dépossédée de ce qu’elle était, de ce qu’elle allait vivre, elle ne pouvait pas vivre l’aventure puisqu’elle était déjà écrite. Elle en a fait une crise d’angoisse terrible et en fait elle s’est rendue compte qu’elle ne pouvait pas vivre cette grossesse libre comme on lui imposait de le vivre, privée de sa liberté. Passée cette angoisse, elle a eu une grossesse incroyable après avoir pris la décision de la vivre en toute liberté. Elle s’est sentie beaucoup plus de clairvoyance et beaucoup plus stimulée intellectuellement. Elle l’a vécue en se disant : “qu’est-ce qui compte pour moi ?” elle a fait un tri Stoïcien : qu’est-ce qui dépend de nous ? et qu’est-ce qui ne dépend pas de nous ? Et elle a vécu une super grossesse avec une étrange impression de puissance.
Marie et sa rencontre avec son fils
Marie explique comment et pourquoi elle a pris la décision d’une césarienne programmée car son bébé se présentait en siège. Elle nous raconte sa césarienne “un peu” compliquée : le jour programmé il y avait une grève du personnel soignant. Ils ont attendu dans une salle jusqu’à ce qu’on leur dise que la sage-femme leur dise que c’était le moment. Donc quelque chose d’imprévisible.
Bien que très bien préparée pour la césarienne, les choses ne se sont pas passées du tout bien passé : l’anesthésie n’a pas fonctionné. Elle tombe dans une extrême douleur ! Et elle tombe dans un moment très prévu, très cadré dans une douleur extrême. Elle refuse l’anesthésie générale et Alexandre l’aide dans la respiration. Elle a même pensé qu’elle allait mourir tellement elle souffrait et là, on lui annonce l’arrivée de son bébé. Et elle raconte la rencontre avec James merveilleusement. Un élan d’Amour considérable l’envahit et surtout un élan de Vie et elle lui dit : “bienvenue dans la tribu des vivants”.
Une rencontre d’une rare intensité et elle pense qu’on a toujours la naissance qui nous ressemble. Cette histoire n’est pas du tout un traumatisme. À la seconde où elle a vu son fils, elle a eu un sentiment dans tout son corps d’invincibilité. “Si j’ai survécu à ça, et si j’ai pu ressentir la force de cet Amour pour James et pour Alexandre, on est devenus invincible, et à cette seconde, on est devenus une famille”. Et tout cela, elle ne pouvait pas l’intellectualiser. Quelques mois plus tard, un sentiment d’insubmersibilité l’habite.

Marie et les premiers mois avec James
Pour Marie, l’arrivée de James a ajouté de la vie à la vie. Il y a des moments énigmatiques car c’est un être qu’il faut apprendre à comprendre. Elle est marquée chaque jour par la vie qui s’ajoute à la vie. C’est joyeux ! Parce qu’elle s’était très bien organisée, avait posé son cadre, sa structure.
Elle aurait aimé entendre au début de sa grossesse, que c’était très joyeux car les choses qu’on crée sont joyeuses. Elle veut que transmettre à James qu’il devienne un “mensch” qui est un mot yiddish qui veut dire être quelqu’un de bien, qu’il devienne un “mec bien”. Avoir le courage d’y croire, de bâtir, de ne pas céder à la peur, à la haine, etc…
Quelle chance a mon petit-fils James d’avoir une maman qui réfléchit autant et aussi justement. Chaque jour, j’observe qu’avec Alexandre, il lui offre le meilleur. C’est un bébé très vif, dynamique, volontaire, souriant, et si doux.
Écoutez l’intégralité de l’épisode « Philosophie et maternité » avec Marie Robert
et lisez l’article « Devenir Mère : réflexion philosophique sur la maternité »,
sur le site du podcast Les Adultes de Demain.
Pour en savoir plus sur Marie Robert philosophe
- Son compte Instagram au près de 200 000 abonnés avec un post philosophique quotidien
- Son podcast avec des épisodes passionnants
- Son site où vous pouvez trouver ces multiples activités
- Ses 4 écoles “Montessori Esclaibes” et la crèche
- Ses livres qui sont traduits dans le monde entier
Sylvie d’Esclaibes