Les dangers des écrans pour les enfants
J’ai toujours été contre toutes les sortes d’écrans pour les enfants et encore aujourd’hui dans ma classe, j’aime insister auprès des enfants sur l’intérêt beaucoup plus important que présentent d’autres activités. Je ne comprends pas les parents qui, dès que l’enfant est assis dans la voiture, leur allument un écran avec un film ou leur mettent entre les mains des consoles de jeux. L’enfant n’observe alors plus la nature autour de lui, ne regarde absolument plus le monde qui l’entoure. Observer avec tous ses sens tout ce qui est autour de nous est tellement plus instructif… et parler de tout ce que l’on observe est une source de communication, de débats entre parents et enfants tellement intéressante. L’enfant quand il sort de l’école a tellement de choses à raconter, il a besoin de partager ses émotions, ses réactions, tout ce qu’il a vécu avec l’adulte.
De même à la maison, il est tellement plus riche de construire, de créer, d’observer, de dessiner, d’écrire, de lire un livre, de jouer avec des objets concrets ou faire des jeux de société avec ses frères et soeurs ou voisins, d’aller dehors faire des tas d’activités très enrichissantes et équilibrantes, de faire du sport et même parfois de s’ennuyer !
Cet article paru dans “les grands dossiers de sciences humaines n° 39” écrit par Héloïse Junier confirme tout cela et même pire, il en démontre tout ces risques.
Sylvie d’Esclaibes
Télévisions, tablettes, ordinateurs… Les écrans de tous genre ne cessent de fleurir dans l’univers des moins de 3 ans. Pour le meilleur et pour le pire?
Le contact avec les écrans est de plus en plus précoce et de plus en plus prolongé.
Véritable baby-sitter d’appoint, l’écran captive le petit spectateur, octroyant aux parents débordés la liberté provisoire de vaquer à leurs occupations.
Tablettes et bébés ne sont pas compatibles.
Contrairement aux idées reçues, le jeune enfant n’a pas besoin d’un environnement sophistiqué pour s’épanouir cognitivement. Son intelligence, qu’on dit intelligence sensorimotrice, décrite par Jean Piaget, se développe avec l’expérimentation de son environnement par ses sens: le toucher, la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût.
« Quand un enfant tient en main un cube en bois, qui a un poids particulier, ses muscles calibrent sa perception du monde autour de lui. Or, dans une tablette, le crocodile, l’éléphant et la fleur auront tous le même poids, le même goût, la même odeur » souligne le pédopsychiatre Bruno Harlé. Résultat: les tablettes offrent finalement une stimulation plutôt pauvre.
Un autre élément se révèle indispensable dans le développement de l’intelligence: l’interaction. Au cours d’un échange avec un enfant, l’adulte adapte instinctivement le choix de ses mots, il reformule ses propos inexacts, et n’hésite pas à lui faire répéter. Ces feed-back sont précieux pour le bon développement du langage et des interactions sociales. Or cet accordage émotionnel entre le bébé et son interlocuteur ne peut justement pas être exécuté par un robot, qu’il ait l’apparence d’un petit hamster ou d’un lapin souriant, que la tablette soit dite interactive ou non.
« Je crains qu’un piagétisme un peu succinct ait été mal interprété. Certes, le bébé doit être actif pour apprendre (ce qui peut être le cas lorsqu’il est face à une tablette). Or, un bébé n’apprend pas forcément si il est actif! », rappelle le psychologue Roger Lécuyer.
Sans oublier que la tablette comme la télévision « bombarde l’enfant et l’habitue à une forte intensité de stimulation » ajoute B. Harlé.
Conclusion: ces engins ne permettent pas de booster leurs capacités cognitives, ni d’en faire des petits Einstein. Mais sont-ils au moins sans danger pour leur développement.
Un usage qui n’est pas sans risque.
Les autorités publiques alertent régulièrement sur les méfaits de la télévision, qui ont été largement confirmés par la recherche. Plus de doute: « regarder la télévision (…) peut entraîner chez les bébés des troubles du développement tels que la passivité, retards de langage, agitation, troubles de la concentration et dépendance aux écrans », résume le Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Les fameuses tablettes tactiles, quant à elles ne sont pas encore passées dans la moulinette de la recherche scientifique. C’est donc vers le terrain que nous devons nous tourner pour mieux appréhender leurs effets.
La psychologue Sabine Duflo constate quotidiennement les méfaits de ces machines sur le comportement et le développement cognitif de ses petits patients. Car le parent ou l’adulte attentif restent les meilleurs stimulateurs de l’intelligence du bébé.
Ces enfants qui souffrent de difficultés attentionnelles, de troubles du comportement, d’agitation, de difficultés d’endormissement, de retard de langage sont souvent surstimulés par l’écran.
« Lorsque les parents suivent mes recommandations de limitation du temps d’écran, des effets bénéfiques sont rapidement observables, surtout chez les plus petits! » témoigne cette psychologue clinicienne.
Loin d’être un cas isolé, cette observation est le lot du commun de nombreux professionnels de terrain, familiers de ces problématiques. À présent, on comprend mieux pourquoi Steve Jobs et certains de ses acolytes, experts du numérique, avaient délibérément fait le choix de ne pas offrir de tablettes high-tech à leurs enfants.
Un article auquel je ne peux qu’adhérer d’autant que je viens de publier un article sans savoir que nous avions opté quasiment pour le même titre… Nous nous rejoignons sur la nécessité de mouvement de l’enfant et sur les conséquences potentielles des écrans sur l’enfant.
Bonne soirée !
Merci pour votre commentaire. A bientôt. Sylvie
bonjour, chez nous la tablette est présente sous contrôle…. accès à des jeux de son age pour apprendre à son rythme mais pas plus d’une heure par jour maximum…. il a 4 ans depuis peu et connais depuis longtemps les chiffres et il connait son alphabet…. et dehors de ça je l’aide à son rythme avec différentes méthodes. en ce moment il apprend à écrire les lettres (en majuscules avec une école classique je dois passer par là, mais à coté de la lettre majuscule les minuscules…)
je me suis fait crier par la maîtresse car je lui apprend des choses trop vite (dixt la maîtresse) mais je ne veux pas empêcher mon fils d’apprendre et de poser des questions. alors un livre pour apprendre à faire les lettres dans le bon sens et un dictionnaire adapté pour les 5 – 8 ans puisqu’il me demande “maman c’est quoi électricité ou c’est quoi la région” et il a été très heureux d’ouvrir le dictionnaire avec moi..
je l ‘aide comme je peux à grandir et apprendre sans le freiner… pourquoi lui refuser de l’aide quand il aime tant les lettres et écrire et compter….
je trouve que les écoles classiques n’aident pas beaucoup les enfants qui comme mon fils ont soif d’apprendre et apprennent un peu plus vite que les autres.
mais n’ayant pas d’école à proximité il va dans une école classique et je l’aide à la maison pour le reste…
je ne sais pas si je fais bien ou pas? si ce que je lui apprend est de la bonne façon ou pas ? mais je l ‘aide et quand je vois sa concentration au maximum pour apprendre à écrire et quand je lui pose la question on entend tel son dans ce mot et qu’il me répond correctement et de voir ses yeux qui brillent est la meilleure récompense…
signé une maman qui cherche à aider son fils qui apprend très vite….
Merci…chez nous, c’est limité à uns l’ DVD par jour et certaines fois, un peu plus….Mais, je préférerai toujours une partie au lac, un temps de bricolage, de jeux….
Vous avez bien raison. Bel été. Sylvie
pour abonder dans ton sens, chère Sylvie, un autre article de Bruno Harlé (que tu cites dans ton article) et de Michel Desmurget (son confrère des neurosciences cognitives), disent : “… les conséquences de l’exposition aux écrans sur la réussite scolaire, le langage, l’attention, le sommeil et l’agressivité deviennent une question de santé publique. La plus complète des études montre que chaque heure de télévision consommée quotidiennement à l’école primaire augmente de 43% le risque de voir l’enfant sortir du système scolaire sans diplôme. (…)
Pour une consommation de 1 heure d’écran : l’enfant de 3 ans double ses chances de présenter un trouble de l’attention à l’école primaire. L’enfant du primaire voit son risque de présenter un trouble de l’attention à l’adolescence croître de 50%. …” cela fait peur !
Merci beaucoup pour cette information complémentaire. Je vais la publier très vite sur mon blog. C’est assez effrayant quand on y pense. A bientôt. Sylvie