La dégringolade du niveau mathématiques des élèves français

La dégringolade du niveau mathématiques des élèves français

Vous pourrez une nouvelle fois lire dans l’article ci-dessous paru dans le Figaro hier, la dramatique dégringolade du niveau mathématiques des élèves français.

Et encore une fois, cela s’explique, en partie, par le fait que les jeunes élèves ne manipulent pas suffisamment du matériel concret qui leur permettent de réellement comprendre les mathématiques.

Montessori mathématiques
Manipuler du matériel est indispensable pour bien comprendre les mathématiques.

Combien d’élèves arrivent en fin de primaire sans savoir que dans 438, 4 est le chiffre des centaines, 3 celui des dizaines et 8 celui des unités ?

Pourquoi n’utilise-t-on pas dans toutes les classes, le matériel Montessori des perles, des timbres, etc… qui permet aux enfants d’apprendre si facilement et si bien.

Aujourd’hui j’animais une formation Montessori sur la « vie sensorielle » dans notre école Athéna de Clichy, et je présentais aux stagiaires le cube du binôme et celui du trinôme qui ne sont que l’illustration concrète des formules de (a + b) au cube et (a +b + c) au cube ou encore la table de Pythagore qui permet d’illustrer une identité remarquable : (a + b) au carré et bien aucun adulte n’avait vu les choses de cette façon là et c’était une révélation pour chacun.

Montessori division
Le matériel de la division

Et je ne parle pas de la division que nous abordons dans le cycle 3/6 ans avec des perles et que les stagiaires qui sont des adultes, comprennent tout à coup avec une rare facilité.

Et je rappelle que parmi nos stagiaires nous avons plus de la moitié de professeurs des écoles qui se demandent pourquoi ils n’ont pas reçu une formation comme celle que nous leur proposons.

Vous pouvez aussi lire cet article : Ah ! Si on enseignait les mathématiques autrement !

ou celui-ci : 40 % des écoliers sont en difficulté en fin d’école primaire. 

Il est vraiment indispensable que les choses changent : ce ne sont pas les programmes qu’il faut changer, mais la façon de les enseigner et les outils donnés aux enseignants !

Sylvie d’Esclaibes

 

« La dégringolade du niveau mathématiques des élèves français

CHRONIQUE – La dégringolade du niveau en mathématiques des écoliers français remet en question la formation des professeurs, mais aussi les méthodes d’enseignement et le contenu des manuels.

Heureusement pour tous, politiques et commentateurs, la renonciation de François Hollande et le lancement de la primaire de gauche ont permis de ne pas s’appesantir sur une encombrante information. Une semaine avant l’enquête Pisa 2016, sorte de routine de notre médiocrité scolaire, on a eu Timss, un nouveau classement international sur le niveau en mathématiques des élèves. Et voilà – quelle surprise! – qu’il met la France en dernière position des pays européens pour le niveau CM1! Pire, la France, qui était première des six pays testés au niveau terminale en 1995, a dégringolé. Les élèves français sont 1 % à atteindre le niveau «avancé» en mathématiques, alors qu’en 1995, ils étaient 15 %. Ils sont 11 % à atteindre le niveau «élevé» de l’évaluation, contre 64 % il y a vingt ans. Et tous les commentateurs de s’interroger: quelle peut bien être la cause de ce naufrage absolu? Au pays des médaillés Fields et de la grande tradition mathématique? Certes, d’insupportables déclinistes s’acharnent à perturber le joyeux concert d’autocongratulations et le concours Lépine des «pédagogies innovantes». Mais de là à tenir compte de leurs méchantes récriminations…

Notre inimitable ministre de l’Éducation nationale a rassuré tout le monde : on tient les coupables ! Ils sont dans le camp d’en face ! La droite, et en particulier ô, hasard François Fillon

Devant l’incrédulité générale, notre inimitable ministre de l’Éducation nationale a rassuré tout le monde: on tient les coupables! Ils sont dans le camp d’en face! La droite, et en particulier – ô, hasard – François Fillon, ministre en 2004 et 2005. Rien à voir avec le fait qu’il puisse être le candidat de la droite à la présidentielle…

Tout juste la brillante ministre veut-elle bien admettre que les professeurs des écoles, en majorité issus de filières littéraires, sont nuls en mathématiques. Oui, un étudiant en licence de lettres, bachelier, donc, est largué sur le programme de primaire, et ce ne sont pas ses années en IUFM ou en ESPE (la variante inventée par Vincent Peillon) qui ont la moindre chance d’y changer quoi que ce soit.

Mais revenons à nos élèves français, frappés depuis quelques années de «dyscalculie». Oui, c’est devenu un problème médical, comme la «dyslexie», la «dysorthographie», et même la «dyspraxie» pour ceux à qui l’on n’a pas appris à tenir un stylo. Une épidémie. Que l’on déplore, bien sûr.

Alors reprenons un peu. Voici donc Hugo, élève en CP. Il revient chez lui avec une étrange consigne: réciter les nombres de 1 à 99 «à l’endroit et à l’envers». Il s’y colle devant sa mère bienveillante, mais celle-ci s’aperçoit rapidement qu’il n’a pas compris comment on passait de 49 à 50 et de 59 à 60, et pourquoi tout cela s’écrivait avec un 4 et un 9, puis un 5 et un 0. Hugo a de la chance: sa mère possède ce capital culturel qui lui permet de prendre une feuille, un crayon, le matériel des instituteurs à l’ancienne, petits cubes et bûchettes, et de lui expliquer le principe des unités, des dizaines et des centaines. Sa mère lui expliquera que 49, c’est 4 fois 10, plus 9, ce qui lui permettra de lier les nombres et les opérations fondamentales au lieu d’errer dans des suites dénuées de sens.

Les candidats à la présidentielle n’ont à la bouche que l’autonomie des établissements, panacée supposée développer les performances en adaptant l’enseignement au terrain

Les candidats à la présidentielle, inspirés par le très influent institut Montaigne, n’ont à la bouche que l’autonomie des établissements, panacée supposée développer les performances en adaptant l’enseignement au terrain. Pourquoi pas. À ceci près que les chefs d’établissement sont formés pour considérer que le bon professeur est celui qui «travaille en équipe» sur des «projets interdisciplinaires».

L’apprentissage des mathématiques fait l’objet de travaux depuis au moins deux siècles. Dès 1805, un pédagogue allemand, Grübe, plus tard cité par Ferdinand Buisson, exposait la nécessité de familiariser l’enfant aux nombres et aux quatre opérations fondamentales en même temps, d’utiliser pour cela la manipulation d’objets et d’entraîner les enfants au calcul mental et au calcul posé, notamment par l’application sur des mesures et grandeurs concrètes. C’est tout cela qui a été abandonné à partir des années 1970 avec les mathématiques modernes et qui n’a jamais été rétabli après leur reflux. Il suffit de comparer des manuels de mathématiques utilisés dans nos classes de primaire et ceux, par exemple, publiés par le Grip, groupe de professeurs qui conçoivent des programmes alternatifs, progressifs et modernes, pour comprendre comment on en arrive à ce naufrage.

Encore faut-il s’intéresser à ces questions essentielles, plutôt que de brasser des poncifs sur l’«autonomie», le «soutien individualisé» et les «pédagogies innovantes». Celles d’aujourd’hui aboutissent à voir des élèves de terminale scientifique ne pas maîtriser le raisonnement mathématique. C’est tout simplement la fameuse école mathématique française qu’on a assassinée. Et derrière, ce sont nos écoles d’ingénieurs, et notre recherche.

Le cube du trinôme
Le cube du trinôme

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