Voyage dans le temps des élèves de seconde

Voyage dans le temps des élèves de seconde

La classe de seconde au lycée Athéna Montessori de Bailly a eu l’opportunité de faire l’expérience d’un voyage dans le temps, ce vendredi 17 janvier. Le théâtre fait voyager, il transporte et vivifie. Mais lorsque des metteurs en scène (Milena Vlach et Jean-Denis Monory) décident de faire revivre le théâtre de Molière dans les règles de l’art du théâtre baroque, l’expérience est aussi déconcertante que merveilleuse.

L’intrigue de la pièce est simple. Martine et Sganarelle sont mariés. Célie et Lélie sont promis l’un à l’autre. Mais un quiproquo vient perturber ce paysage idyllique et provoquer nombre de rebondissements, chaque personnage devenant à son tour, à cause d’une mauvaise interprétation de ce qu’il pense voir, un « Cocu imaginaire ». Sganarelle conclut sagement à la fin de la pièce : “Vous voyez qu’en ce fait la plus forte apparence Peut jeter dans l’esprit une fausse créance : De cet exemple-ci, ressouvenez- vous bien, Et quand vous verriez tout, ne croyez jamais rien”. Ainsi tout n’est peut-être qu’illusion… Le décor met en lumière la dimension baroque de la pièce ; la scène contient « beaucoup de meubles dont un tableau qui est le portrait d’une femme. Mais on découvre rapidement qu’il ne s’agit que d’un cadre avec une actrice derrière. » explique Jules C. De la même façon, les miroirs troublent parfois notre perception des choses, conformément à l’esthétique baroque.   

La virtuosité de Molière a été rendue avec élégance et précision historique. Les visages blancs des acteurs nous ont permis de voir comment on se maquillait pour le théâtre au XVIIème siècle. La scène était éclairée par une rampe de bougie, les acteurs parlaient donc face au public. Plus déconcertant encore, chaque parole est soulignée d’un geste codifié, en correspondance avec la déclamation chorégraphiée du XVIIème siècle. « Les efforts fournis par les acteurs et les metteurs en scène son remarquables » remarque Jules C. à la fin de la pièce après avoir écouté les explications du metteur en scène lors d’un bord de plateau. En effet, les acteurs « parlaient de la même façon qu’au XVIIème siècle, ce qui fait quej’ai complétement perdu la notion du temps » rajoute Jules C. En effet, il s’agissait de faire voir et entendre Molière dans sa langue «originelle». Mais parfois, la prononciation était si ancienne que « cela était assez confus » souligne Clara. Cependant, elle ajoute que « les acteurs ont pu fidèlement retranscrire la joie du jeu au travers de leurs mots ». Elle a aussi été touchée par « le fait que les acteurs aient pu prendre quelques minutes à la fin de la représentation pour répondre à nos questions ».  Ce qui a surtout marqué Jules P, c’est que « les acteurs interagissent beaucoup avec le public. ) un moment, Célie s’énerve et lance une fausse « tomate » dans le public ». Ambre résume l’expérience théâtrale de cette tragi-comédie : « ils nous ont fait rire jusqu’à la fin ! »

Cette mise en scène baroque « historique » a restitué aux mots leur puissance. Elle a aussi provoqué la surprise chez les élèves, mais cette expérience unique force l’attention, s’imposant d’elle-même dans son authenticité.

Laure Forester

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