Voici l’épisode 3 des sorties organisées par notre professeur de français avec les élèves de 3ème et 2nde. Un compte rendu rédigé par Marie Robert
Episode 3 – Le Palais des Beaux-Arts de Paris.
« Mais c’est une école Montessori pour les grands ! » – Voilà le cri de joie poussée par l’une de mes charmantes élèves en franchissant le portail mythique du 14, Rue Bonaparte. Il faut dire que l’heure était à la fête et que l’atmosphère respirait particulièrement la création, l’enthousiasme et la liberté. En effet, une fois par an, les Beaux-Arts de Paris ouvrent leurs portes au public, et laissent l’ensemble des ateliers en entrée libre. Une opportunité unique de voir l’art contemporain se dessiner sous nos yeux, sentir la tendance, et comprendre émotionnellement le sens du terme diversité. Sans compter qu’il s’agit également d’un merveilleux prétexte pour organiser des concerts, des performances, des installations, en somme de montrer que l’art est aussi vivant !
Comme souvent, nous avons commencé par nous imprégner des lieux, cherchant à en deviner le langage architectural. Nous étions attendus par un ami à moi, jeune diplômé en sculpture, qui a expliqué que les bâtiments de l’École étaient répartis sur plus de deux hectares, datant des XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles, et même pour certaines parties, du XXe siècle. Cette évolution permanente confère à l’ensemble une image à la fois majestueuse et confuse. Une histoire porteuse d’histoire et de modernité. La Chapelle désacralisée, l’impressionnant Palais des études et la douceur italienne de la cour du mûrier ont fasciné les élèves qui n’ont cessé de s’exclamer sur la beauté des locaux.
Toujours accompagnés par notre guide, les élèves ont posé de très nombreuses questions sur les modalités d’admission, témoignant de leur capacité de projection, avant de poursuivre par la visite des ateliers. Aux Beaux-Arts, comme dans une école Montessori, on pratique le mélange des niveaux : un même atelier pouvant accueillir des premières comme des cinquièmes années, puisque chacun travaille en autonomie au sein d’un espace collectif. L’ensemble des techniques picturales est représenté. Dessin, peinture, photographie, vidéo, céramique, les élèves ont été subjugués par la pluralité des univers, des plus poétiques aux plus radicaux, des plus brouillons aux plus épurés, preuve que l’inspiration et la beauté peuvent revêtir des visages les plus divers. Les étudiants-artistes sont très libres, ils suivent des séminaires théoriques, comme l’histoire de l’art, et aussi des séminaires pratiques pour acquérir des savoir-faire, mais c’est à eux de construire leur parcours, de trouver « leur manière de dire ». Là encore le parallèle avec Montessori se fait aisément.
La sortie s’est terminée en apothéose musicale puisque nous avons profité d’un concert d’un jeune groupe de rock, dans l’une des cours donnant sur le Quai Malaquais. Une ambiance de fête, de détente, d’été, mais surtout, le plaisir si puissant de voir des étudiants motivés, inspirés, autonomes, heureux d’étudier, et autorisés à développer leur créativité dans les meilleures conditions, sans rien sacrifier à l’excellence. Un bel exemple pour nos élèves, un rêve pour beaucoup. « Dis ce serait pas un peu un Montessori pour grands ici ? ».
