Faire la lecture aux enfants change leur cerveau

Voici un article très intéressant rédigé  par Antoine Oury en août dernier à la suite de recherches publiées dans  NeuroScienceNews.

Montessori lecture
Lire à haute voix aux enfants est essentiel pour de nombreuses raisons.

Il a toujours été évident que lire à haute voix à des jeunes enfants a toujours été très bénéfique pour de multiples raisons mais maintenant cela est prouvé par la sciences.

On savait déjà que ces moments de lecture avec l’adulte, représentaient toujours un moment de calme, et de bonheur partagé tellement bénéfique à un bon équilibre émotionnel. Les moments de lectures développent également énormément le vocabulaire, et l’enthousiasme pour la lecture. Ils rendent aussi l’enfant curieux d’en apprendre toujours davantage.

On sait qu’il est extrêmement important de commencer la lecture à haute voix dès le plus jeune âge du bébé. Au début bien sûr, il ne s’agit pas de lui raconter des histoires, mais de lui décrire les images sur les livres contrastés avec des mots choisis. Ainsi le bébé va développer son envie de parler, sa concentration car mon expérience me prouve que même tout petit l’enfant se passionne pour le livre. Une jeune maman me racontait comme le livre pouvait calmer son bébé, et même arrêter ses pleurs alors que son enfant n’avait que 2/3 mois.

Montessori pour le jeune enfant
L’importance de lire des livres le plus jeune possible.

Un article de Top-Santé confirme aussi cela : “Des recherches scientifiques ont révélé que les enfants bercés quotidiennement par la lecture ont une longueur d’avance quand il s’agit d’alphabétisation. « Les enfants dont les parents ne lisent pas, entendent moins de mots, donc en connaissent moins ». Ils appréhendent donc la lecture et l’écriture avec plus de difficultés.

« La lecture régulière stimule aussi le développement social et émotionnel et la curiosité intellectuelle même chez un nourrisson » explique le Dr Pamela Haute, auteur de l’étude et directrice du centre pédiatrique de l’Hôpital pour Enfants de Hasbro à Providence.

Mais cette bonne habitude doit continuer aussi quand les enfants grandissent, même s’ils savent lire. « En effet, les parents peuvent aider leur progéniture à lire des livres plus complexes et à améliorer leur compréhension » soutient la chercheuse. En revanche pour ne pas les dégouter, il est essentiel de choisir des ouvrages qui ne laissent pas indifférents les petits auditeurs.

«Les objectifs de cette recommandation sont d’aider les parents à lutter contre l’analphabétisme de leurs enfants et faciliter l’entrée des petits dans le système scolaire» explique le Dr Pamela Haute.

L’enseignement auprès d’enfants de tous âge m’a également permis de constater que les élèves évoluant dans des maisons où le livre est présent et où on leur fait la lecture, ont beaucoup plus de vocabulaire, s’intéressent à davantage de sujets et ont finalement plus de facilités à l’école.

Lors des sessions de formation Montessori sur le langage que j’anime très régulièrement, j’insiste vraiment sur l’importance de lire des livres aux enfants par les parents mais aussi en tant qu’activités quotidiennes dans la classe.

Je me souviens avec grand bonheur les moments passés à lire des histoires à haute voix à mes enfants avant le coucher ! C’était un partage formidable pour tous et très attendus en fin de journée.

Sylvie d’Esclaibes

Si vous souhaitez mettre toutes les chances du côté de votre progéniture, pour son avenir, alors la lecture à voix haute avant de dormir est définitivement le moyen de lui donner un peu d’avance dans la vie. L’hôpital pour enfants de Cincinnati (Etats-Unis) a mené des examens à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique, plus connue sous l’acronyme IRM : les effets sur le cerveau sont « fondamentaux », assurent les chercheurs.

slumber party, with a book

À moins qu’elle ne soit poursuivie jusqu’à des heures indues, on se doute que la lecture avant de dormir peut difficilement desservir un enfant. Des preuves empiriques existaient déjà, généralement observées au travers de la scolarité des enfants qui bénéficiaient d’une lecture avant le sommeil, par rapport à ceux qui n’avaient pas la chance de profiter d’un tel moment.

« Avant cette étude, nous n’avions jamais vraiment été capables de dire si oui ou non, cela avait un impact biologique sur le fonctionnement du cerveau », rappelle le Dr. Thomas DeWitt, directeur de la section pédiatrie de l’hôpital. Pour apporter une réponse à cette question, les docteurs ont examiné 19 enfants âgés de 3 à 5 ans, en scannant leur cerveau pendant différentes activités, dont une séance de lecture à voix haute.

Différentes questions ont été posées aux bambins, pour déterminer la fréquence des lectures auxquelles ils pouvaient assister, et les examens des IRM ont révélé deux zones particulièrement actives chez les petits sujets régulièrement exposés à la lecture. Sans surprise, les zones utiles à la compréhension narrative et à l’imagerie visuelle.

Évidemment, l’alphabétisation sera la première bénéficiaire de ce développement amélioré. Mais l’apprentissage ne serait pas le seul domaine concerné : le développement socio-émotionnel pourrait également être impacté par la lecture. Mais ce domaine est encore peu exploré, et il faudrait cette fois examiner les cerveaux des bambins lors d’une lecture par un proche, et par un enseignant par exemple, pour pouvoir établir si le lecteur a également son importance.

La lecture à voix haute faisait déjà partie des pratiques conseillées par le corps professionnel des pédiatres, mais l’étude en renforce un peu plus l’importance.

 

 

7 commentaires sur “Faire la lecture aux enfants change leur cerveau

  1. Cet article est très intéressant! J’ai fait la lecture à mon fils aîné dès son plus jeune âge et force était de constater que son vocabulaire était plus riche qu’un autre enfant du même âge. Mon enfant a su parler de très bonne heure (18 mois) avec un langage approprié et de façon courante. J’ai beaucoup moins pratiqué la lecture avec mon deuxième fils et il y a une différence évidente entre les deux: il a parlé beaucoup moins vite que son frère et avec beaucoup plus de difficultés. Son vocabulaire est moins riche et il n’aime pas du tout la lecture. Maintenant que j’ai plus de temps le soir, je recommence la lecture du soir, et, il prend désormais plus de plaisir à ouvrir un livre et même à lire un livre tout seul. Si c’était à recommencer, je prendrais vraiment le temps nécessaire pour faire la lecture le soir.

  2. Merci pour cette publication… Personnellement à mon grand désespoir jusqu’à l’âge de 2 ans mon fils n’a jamais voulu se poser pour regarder un livre ou écouter une histoire, n’en a jamais reçu le besoin certainement bien trop occupé à explorer et interagir avec son environnement. Ensuite, explosion même s’il était très peu intéressé par les histoires (albums) impossible pour lui de s’endormir avant des fois 4 lectures du même livre documentaire (voire encyclopédique) sur de nombreux sujet qui sont succédés ( pompier, engins en tout genre vous savez c’est quoi une excavatrice a roue a godet?, la préhistoire, l’univers….) il s’est alors mis à parler du jour au lendemain avec des phrases parfaitement construite et aujourd’hui à 4 et demi il adore écouter des histoires “de grand” en référence à des livres sans trop d’illustrations pour les apprentis lecteurs. Ainsi lorsqu’il joue seul je l’entends alors créer ses propres scénarios avec ses legos et playmobil ou avec deux morceaux de bois dans la voiture. C’est un vrai plaisir que de voir ce petit bonhomme en effervescence et employer un vocabulaire précis et donc de comprendre au mieux ce qu’il ressent et d’avoir de réels échanges constructifs avec lui. D’un autre côté, il est également bien engagé dans l’apprentissage de la lecture : il reconnaît tous les sons et commence spontanément à coder et décoder Les mots de 3 sons et plus quand il en a envie. Tout ça pour dire que même si bébé ne semble pas intéressé, il ne faut pas s’inquiéter…

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