« Les meilleurs professeurs sont ceux qui savent se transformer en ponts, et qui invitent leurs élèves à les franchir. » – Julien Green.

Inutile de vous dire combien nous faisons un beau métier. Aussi beau que difficile. Car sans cesse tissé de paradoxes. Nous devons accompagner sans diriger. Comprendre sans infantiliser. Faire preuve de douceur autant que de rigueur. Transmettre sans pour autant imposer. Nous sommes des funambules, oscillant entre le respect d’un programme et la nécessité de donner de l’amplitude et de la vie à nos mots, parce que notre parole à un impact comme nul autre pareil. Qui ne se souvient pas de ses professeurs ? N’est-ce pas à leurs côtés que nous passons la plupart de nos premières années d’existence ?

En vertu de cette position singulière, le socle de notre pratique est la responsabilité. Ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous disons, à une influence sur nos élèves. Nous marquons leur présent et nous laissons une trace dans leur souvenir. Un encouragement, un regard d’exigence, une proposition, vont modifier leur trajectoire, parfois de manière infime, d’autre fois d’une façon plus profonde. Alors plus encore que des modèles, tentons d’être des référents, des êtres solides, riches, et denses qui leur donnent envie de grandir et de regarder l’avenir. Bien sûr, nous rencontrons parfois des refus, des complexités, des divergences, des insolences. Mais c’est aussi parce que l’élève est une autre personne que nous-même qu’il est passionnant. Il est une énigme qui nous permet de nous renouveler, de nous interroger, de nous remettre en question, et au bout du compte, d’apprendre nous aussi. Parce que le rôle de l’enfant est de vivre sa propre vie et non celle qu’envisagent ses parents anxieux, ni celle que nous percevons comme la meilleure. L’élève doit être considéré dans toute sa singularité. Et nous nous devons de lui soumettre des hypothèses, qu’il choisira d’explorer ou non. Nous sommes des partenaires. Notre bienveillance, nos compétences et notre dévouement sont au service d’une réussite collective : celle d’un professeur qui a transmis tous les outils dont il dispose et celle d’un élève qui peut regarder sereinement l’horizon.
Cette responsabilité ne doit pas être prise comme un fardeau, au contraire, mais comme la chance unique de participer, même modestement, au joli défilé des générations.
Belle rentrée à vous,
Marie Robert
Vos mots me touchent beaucoup et m’emplisse d’espoir pour cette rentrée ! Merci. Bonne continuation.
Merci beaucoup. A bientôt