
Savourer un plat, sentir une odeur et retomber en enfance… incroyable mémoire olfactive, qui donne à ces deux sens une facette toute particulière, liée aux souvenirs, à notre histoire profonde, que l’on n’arrive pas toujours à verbaliser.

L’odorat, tout d’abord, est le sens qui nous permet de sentir. L’organe lié à ce sens est le nez.
Les odeurs sont des molécules, contenues dans l’air, qui entrent dans notre corps par le nez. Dans nos narines, il y a des cils tapissés de récepteurs olfactifs. Le message de l’odeur est ensuite transmis au cerveau par le bulbe olfactif puis le nerf olfactif.

Le cerveau décode l’information.
Vous pouvez, comme d’habitude, proposer à votre enfant de faire un schéma de l’organe du nez.
En comparaison avec beaucoup d’animaux, notre odorat est très peu développé. Certains animaux par exemple peuvent sentir une odeur qui vient de très loin. Ils peuvent aussi mémoriser beaucoup plus d’odeurs que nous.
Les humains mémorisent en moyenne 2000 odeurs.
Pour certaines personnes, que l’on appelle des « nez », c’est à dire des personnes qui conçoivent des parfums, cette mémorisation est plus importante. Ils peuvent mémoriser jusqu’à 5000 odeurs ! L’odorat est un sens qui s’entraine !

Voici quelques idées autour de l’odorat :
Vous pouvez proposer de travailler ce sens avec votre enfant avec des flacons à odeurs (le contenu doit être masqué pour isoler le sens qui travaille). Vous pouvez proposer régulièrement des contenus différents, en fonction des saisons, des évènements…
Pour fabriquer ces flacons, c’est très simple : il vous faudra 6 flacons avec un bouchon à vis noir et 6 flacons avec un bouchon à vis blanc, que vous garnirez par exemple de clous de girofle, de badiane, de bâtons de cannelle, de thym, de menthe et de laurier.

Vous pourrez mettre l’autocorrection sous les flacons, à l’aide de gommettes : une gommette jaune sous le flacon à bouchon noir et sous le flacon à bouchon blanc contenant le thym, une rouge sous les flacons contenant la cannelle et ainsi de suite.
Rangez tous les flacons à embouts noirs dans une boîte, ceux à embouts blancs dans une autre.
Proposez à votre enfant de les mettre en paire.
Il faudra veiller à mettre la même quantité d’ingrédients dans les flacons à bouchon blanc et dans les flacons à bouchon noir, pour que l’enfant n’ait pas de difficulté à les associer.

Il existe des jeux dans le marché de loto des odeurs, avec des odeurs plus ou moins bien reproduites. Vous pouvez aussi, c’est encore mieux, le fabriquer vous-même ! Les enfants prendront beaucoup de plaisir à associer les odeurs qu’ils sentent aux images correspondantes.
Vous pouvez aussi proposer à votre enfant de créer son propre parfum et d’être « nez » le temps d’une heure ! Il vous faudra pour cela une base neutre de parfum, de préférence bio, ainsi que des fragances. (9ml de base neutre pour 1ml de fragance)
Aborder l’odorat peut aussi être l’occasion de travailler le vocabulaire en demandant aux enfants de décrire l’odeur qu’il perçoit, ce qu’il ressent, si c’est agréable ou non.
Vous pouvez aussi profiter de cette étude pour aborder le côté préventif de l’odorat : certaines odeurs nous avertissent d’un danger…
Le goût, quant à lui, est le sens qui permet d’identifier les aliments que nous mangeons ! L’étudier peut être l’occasion de se remémorer le rôle des dents, de la digestion, de la salive…
Sur notre langue, nous avons plus de 10 000 papilles gustatives, qui contiennent des récepteurs gustatifs. Ce sont eux qui vont analyser les molécules, issues de la nourriture en décomposition dans notre bouche.
Ils permettent de distinguer 4 saveurs primaires :
- le salé, le sucré, l’acide et l’amer.
Il existe aussi d’autres saveurs, que l’on dit secondaires : le piquant, le métallique…
Le nerf qui transporte les saveurs perçues par les papilles au cerveau s’appelle le nerf glossopharyngien.
Là encore, vous pouvez proposer à votre enfant différentes activités autour de ce sens :
la première peut être comme pour l’odorat, les flacons de saveurs :
Vous pouvez remplir des petits pots identiques d’eau, et ajouter :
- dans le premier un peu de sel
- dans le second un peu de sucre
- dans le troisième un peu de vinaigre blanc
- dans le troisième une goutte d’huile essentielle de pamplemousse
Faites ces flacons en double, avec des bouchons de couleurs différentes, pour que l’enfant puisse faire des mises en paire. L’idéal est de trouver des petits pots avec un compte-gouttes, mais on peut aussi utiliser une pipette.
Vous pouvez aussi proposer une activité qui permettra à votre enfant de comprendre que les papilles gustatives se situent essentiellement sur la langue :
Trempez un coton tige dans de l’eau sucrée : proposez à votre enfant de mettre le coton tige à différents endroits dans sa bouche : sur les dents, le palais… il ne percevra la saveur qu’en le mettant sur sa langue.
Vous pouvez aussi proposer à votre enfant de faire un repas avec seulement du sucré (crêpes par exemple) et un repas avec seulement du salé (type pique-nique) pour qu’il prenne bien conscience des différentes saveurs. Ce repas sera aussi l’occasion d’échanger sur ses goûts propres.
Pour aiguiser ce sens, vous pouvez aussi faire un petit plateau avec différents produits et chercher ensemble les saveurs mixtes :
- sucré/acide : pommes, prunes, tomates
- acide/amer : pamplemousse
- amer/sucré : chocolat noir…
Cela peut se faire plus simplement sur un temps de goûter.
Encore une fois, vous pouvez profiter de ce travail pour développer le vocabulaire de l’enfant :
Trouver des verbes en lien avec le goût (goûter, déguster, savourer…) ; des adjectifs (sucré, salé, amer, etc.) ; des noms d’aliments sucrés, salés, acides, amers…
Sylvie d’Esclaibes