Les sorties continuent…

Voici un article rédigé par notre Directrice Pédagogique Adjointe également professeur de français et de philosophie, Marie Robert.

Maison européenne de la photo – Octobre 2016.

Le mois d’octobre est un mois singulier. Les feuilles rougissent et le tumulte de la rentrée s’apaise pour laisser place à un entre-deux qui ne s’inscrit pas encore dans la chaleur ouatée des intérieurs d’hiver.  A l’école aussi le temps s’écoule étrangement, les élèves ont fait connaissance, mais les intimités et les habitudes ne sont pas encore tout à fait définies. C’est la raison pour laquelle les sorties scolaires imposent leur impérieuse nécessité ! Non seulement, elles permettent de nourrir le programme en confrontant les élèves à des réflexions concrètes, mais en plus, elles leur offrent l’opportunité de se voir différemment et de créer un souvenir commun.

C’est donc avec la classe des 4e-3e que j’ai eu la chance d’inaugurer la saison ! Départ en fin de matinée direction Paris ! Le voyage en train avait un goût d’aventure : sandwichs, discussions, rires et sentiment de liberté, loin, très loin, de l’espace limité d’une salle de classe. L’arrivée Place du Châtelet fut particulièrement impressionnante pour certains. Soleil sur la Tour Saint-Jacques, la Conciergerie et les bouquinistes, le Paris des cartes postales se dressait majestueusement devant nous et l’excitation des élèves était palpable. Petite marche joyeuse le long des quais avant de rejoindre notre objectif : la Maison Européenne de la Photo.

Fondée en 1978 à l’initiative d’Henry Chapier, la MEP est un lieu fascinant, à la fois intime dans son architecture, et ouvert sur le monde dans ses choix d’oeuvres. Il s’agit surtout d’un espace privilégié pour découvrir un support souvent trop méconnu des élèves : la photographie. Marie Laure, notre fidèle conférencière, adepte de l’esprit Montessori, nous a accueilli dans la bonne humeur avant de nous diriger au dernier étage. Une fois assis par terre, en cercle, nos précieux élèves ont été confrontés au choc esthétique des tirages de Caio Reisewitz et de l’exposition qui lui rend hommage : Disorder. 

Face à nous, d’immenses photographies représentants une forêt amazonienne désordonnée ou encore une architecture moderne envahie par les plantes, le travail du photographe brésilien a pour objectif de concilier les souvenirs personnels de son pays et une réflexion sur la déforestation. En suivant les pistes tendues par notre guide, les élèves ont  peu à peu quitté le simple terrassement sensoriel pour construire un propos, et ont alors découvert que des messages étaient cachés dans ses images. Ils se sont mis à appréhender les collages, et les différents montages, comme un jeu de piste, essayant de saisir ce qu’une fleur faite de favelas pouvait signifier dans une végétation illusoirement paradisiaque.

Comment le récit de soi peut mener à une pensée plus large et même à l’élaboration d’un discours politique ? Où s’arrête la nature et où commence la civilisation ? Voici les épineuses questions auxquelles ont été exposés les élèves. Leur  participation, sous l’impulsion des garçons, a été exemplaire autant que leur enthousiasme ! Nous avons ensuite poursuivi notre parcours dans les différents étages, nous baladant entre les oeuvres, afin de cerner le caractère multiple et déroutant de la photographie.

Le retour dans le chaos du métro fut délicat, mais également un moyen idéal de souder le groupe, de générer l’autonomie,  et de créer quelques moments cocasses ! En somme, une expérience emballante et une saison richement lancée !

Marie Robert

 

 

 

 

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