
Depuis quelques années, je suis très inquiète devant le nombre d’enfants mis sous Ritaline pour cause de troubles de l’attention et/ou hyperactivité. Il y a 23 ans, lorsque j’ai créé le Lycée International Montessori, on n’entendait jamais parler de ce type de problème. On disait de tel enfant qu’il était un peu agité, tel autre avait du mal à se concentrer, mais jamais on ne parlait de les mettre sous médicaments. On essayait juste de trouver tous les moyens possibles pour les aider à mieux apprendre et à ne pas déranger les autres et eux-mêmes.

Mais ces dernières années, les parents viennent nous faire remplir de longs questionnaires (Questionnaire de Conners) afin de pouvoir diagnostiquer les troubles cités ci-dessus et ensuite très souvent les enfants sont mis sous médicament. Avec la prise de ce médicament (méthylphénidate), ces enfants changent très souvent de personnalité, ils deviennent apathiques, perdent l’appétit, semblent tristes et se sentent très mal car ils ne sont plus eux-mêmes. Bien souvent, ils demandent d’arrêter le traitement. Personnellement, je conseille toujours aux parents de ne pas avoir recours aux médicaments mais plutôt de trouver des moyens pour que leur enfant gère ces problèmes. Il en existe : faire du sport, la sophrologie, le yoga, la gestion du stress, etc…

En classe, je cherche tous les moyens pour permettre à ces enfants un peu agités de se calmer et de se concentrer : ils peuvent aller faire un tour dans le jardin après un moment de concentration, on peut changer les activités assez souvent, on peut rester quelques instants à côté d’eux afin de les aider à travailler, on peut les faire travailler avec un fond sonore de musique douce, on peut leur permettre d’assister à davantage de cours de sport, leur faire faire des mandalas ou toute autre activité artistique qui va leur permettre de se recentrer, on peut leur faire ranger la classe, trouver des activités où ils puissent bouger et puis revenir au travail pour des périodes courtes dans un endroit très calme. Pour chacun, la solution est différente mais le plus important est de les aider à gérer tout cela par eux-mêmes.

L’article ci-dessous me conforte dans le fait que le recours aux médicaments n’est vraiment pas la bonne solution. Lisez plutôt :

Article du Point du jeudi 9 mai 2013
“Troublant méthylphénidate :
Les chiffres de vente du méthylphénidate, cette molécule proposée pour traiter les troubles de l’attention avec hyperactivité chez l’enfant, dont la forme commerciale la plus connue s’appelle la Ritaline, sont éloquents. Entre 2004 et 2012, le nombre de boîtes remboursées en France a bondi de 235 520 à 523 853, pour un montant grimpant de 2 013 165 à 9 256 564 euros. Notre marmaille serait-elle frappée d’une épidémie d’agitation pathologique ? Non, évidemment. En fait, cette amphétamine est de plus en plus prescrite et des enfants simplement turbulents peuvent être mis sous traitement. Les effets de ce médicament sont pourtant préoccupants et le devenir à l’âge adulte des enfants traités inconnu. Sous méthylphénidate, la croissance est ralentie, la pression artérielle et le rythme cardiaque augmentés, et des troubles psychotiques peuvent apparaître. En France et dans toute l’Europe, des abus et des dépendances sont signalés. La prise de ce médicament n’est pourtant justifiée qu’en dernier recours, pour les cas très préoccupants, répète depuis des années la revue “Prescrire”.
Jérôme Vincent.”
Sylvie d’Esclaibes
Après avoir fait une formation d’infirmière et ayant touché à la psychiatrie, tout cela me laisse profondément réflexive.
Personnellement,je ne suis pas confrontée à ce genre de difficultés. Mais, je reste très songeuse…J’ai appris à connaître ce qu’était le DSM1, 2, 3, 4, …je ne sais pas au combien ils sont aujourd’hui. Mais, une émission sérieuse en Suisse, démontrait à quel point, il avait tendance à devenir de plus en plus épais. Et, la définition du THDA avait également changée…ce qui fait qu’aujourd’hui, de plus en plus d’enfants s’y retrouvent dedans. De plus, derrière la rédaction de ce DSM (bible des psychiatre qui regroupent tous les troubles psychiques) se trouvent les pharmaceutiques….on en arrive bientôt à voire la colère ou des sauts d’humeur comme des troubles psychiques avec des médicaments à la clé.
Peut être que la ritaline est une solution que pour un temps ou toujours….mais, est il vraiment besoin de cela ?
Bonjour , Merci de cet article que j’ai partagé sur le site de notre association . Je suis en accord avec vous. La ritaline est souvent trop vite considérée comme une solution , parfois c’est une aide oui ,mais l’augmentation énorme de son chiffre de prescription pose vraiment question. Cordialement .
Bonjour, Merci d’avoir partager cet article. Cordialement
Et j’aimerais vraiment avoir réponse à cette question : alimentation, pollution, génétique, certains vaccins ….?
Bravo pour votre humanité envers les enfants ! Même les parents perdent la leur, quand ils sont informés par des gens peu recommandables ( psychologues, enseignants ou médecins) que leur progéniture est malade et qu’il est de leur responsabilité de les faire traiter chimiquement.
Bonsoir, Je suis tout à fait d’accord avec vous. Surtout la meilleure chose est de vous écouter. Les mamans sentent très bien ce qui est bon ou non pour leurs enfants et croyez en vos enfants. Un enfant qui a la confiance de ses parents peut faire des miracles. Merci pour votre message. Sylvie
Je partage entièrement ce message.
Si nous ne croyons pas en nos enfants alors qui le fera ?
Bonne continuation !
Bonjour, J’écris de “croire en son enfant” car souvent les parents finissent par douter des capacités de leurs enfants, l’émotionnel, l’inquiétude se mélant à tout ce qu’ils entendent souvent de la part des professionnels (instituteurs et professeurs). Et un enfant, pour progresser, a absolument besoin de la confiance de ses parents. Sylvie
Madame,
Je partage une partie de votre point de vue…néanmoins je le trouve très culpabilisant.
En effet, votre article donne l’impression que les parents qui donnent du méthylphénidate à leurs enfants sont presque des parents “indignes”.
Avant d’écrire votre article vous auriez du vous renseigner un minima… la ritaline, quazym et autres traitements ne sont pas donnés à la légère (EEG, bilan neuro-psycho etc… à 1 an d’intervalle) et ne sont prescrits qu’après échec d’autres solutions (différenciation pédagogique, yoga, sport, activités artistiques…ce que vous décrivez très bien dans votre article, et je vous en remercie).
On ne mets pas sous Ritaline un enfant parce qu’il est “agité” mais bien souvent parce qu’il a énorme déficit d’attention qui pose problème dans ses apprentissages.
Ne pas médicamenter certains enfants c’est refuser de lui toutes ses chances. Vraiment.
Après, il faut se poser la question “pourquoi de plus en plus de prescription” ?
Je ne sais pas s’il y a plus d’enfants “agités” aujourd’hui…peut-être sont-ils mieux diagnostiqués ? Peut-être y en t’il effectivement “plus” ? Peut-être étaient-ils écartés du système scolaire ? Peut-être…
En tous cas ce que je sais, c’est que c’est épuisant pour une famille d’avoir un enfant TDAH…épuisant pour l’enfant aussi… qui est souvent bien malheureux de sa situation et que c’est “facile” de dire “Personnellement, je conseille toujours aux parents de ne pas avoir recours aux médicaments mais plutôt de trouver des moyens pour que leur enfant gère ces problèmes. Il en existe : faire du sport, la sophrologie, le yoga, la gestion du stress, etc…”…
Quand vous avez déjà fait tout cela, que rien ne change, que tout le monde est épuisé et malheureux… vous faites quoi ?
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs…
J’aurais aimé aussi que mon fils soit dans une école comme la vôtre… mais encore une fois…les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Mon commentaire va peut-être vous sembler un peu “amer”…c’est le cas. Je le suis.
Il est déjà très dur pour nous d’avoir pris cette décision, d’être jugés en permanence (ah …droguer son enfant plutôt que de l’éduquer”…) et ensuite lire votre billet…je ne sais pas…la goutte d’eau.
Néanmoins, j’apprécie hautement le reste de vos billets dont je suis une fan assidue…et c’est peut-être pour cela que j’ai réagis…un peu déçue de lire cela de votre part…
Un billet pour “aider” , donner des pistes…pourquoi pas…mais là le ton de votre billet est quelque peu “accusateur”, dans le jugement de valeur.
Je le déplore.
Bonne continuation et à bientôt (amère, mais fâchée).
G.
Amère mais PAS fâchée ;)
Merci de ne pas être fachée. Sylvie
Bonsoir Madame, Mon propos n’était pas du tout de vous faire culpabiliser. Je ne permettrais jamais de porter le moindre jugement vis-à-vis d’une maman. En effet au contraire, je pense qu’il faut toujours faire confiance aux mères face à leurs enfants, c’est souvent elles qui savent ce qui est bien pour leur enfant et je les écoute beaucoup. Je vais d’ailleurs écrire un article sur l’influence qu’une mère peut avoir sur l’avenir de son enfant et ceci basé sur des cas totalement concrets. Par rapport à la Ritaline, je connais des cas d’enfants où cela a été La solution qui a considérablement aidé l’enfant dans ses apprentissages et permis d’améliorer considérablement la vie dans la famille. Mais je pense qu’aujourd’hui on l’utilise beaucoup trop. C’est comme les antibiotiques, elles ne sont pas bonnes pour tout mais pour certaines maladies ils sont la seule solution. Encore une fois je suis vraiment désolée de vous avoir heurtée et je comprends votre réaction. A bientôt pour de nouveaux articles. Sylvie
Bonsoir,
Merci pour votre réponse et d’avoir publié mon commentaire.
Effectivement ce n’est pas toujours LA solution mais cela peut l’être aussi mais en dernier recours comme je l’ai dit précédemment.
Je reste étonnée de l’augmentation de prescription de cette molécule, qui, dans notre cas en tous cas, n’est pas donné “à la légère”.
Différents examens ont été pratiqués (neuro, psy, cognitifs etc…), des choses ont été mises en place (yoga, piscine, méditation, différenciation pédagogique etc…) et c’est seulement après échec de tout cela que la neuropédiatre a décidé de “tester” le quazym sur notre petit garçon.
Bref, une prescription réfléchie, par elle, par nous…et par notre petit garçon (qui a aussi son mot à dire…).
J’en profite pour répondre à “Blanc” :
Je lisais avec plaisir la réponse de Sylvie quand j’ai vu votre réponse…me revoilà amère…
Notre “progéniture” “malade” est donc “traité chimiquement” …mais nous gardons tout de même tout ce qui a été mis en place pendant des années…il ne s’agit pas d’une solution de facilité.
Je vous rassure, nous sommes des parents “humains”, responsables… et nous avons toute confiance en notre fils.
En revanche, vous soulevez un problème intéressant : la compétence de certains professionnels.
Une question, votre enfant souffre de TDAH ?