Des professeurs des écoles extraordinaires


Grâce à toutes les formations Montessori que j’anime un peu partout en France, je rencontre des professeurs des écoles extraordinaires qui changent totalement leurs façons de travailler et de penser et mettent en place la pédagogie Montessori dans leurs classes. Voici encore un témoignage extraordinaire d’une d’entre elles et lorsque je lis ces lignes qu’elle a écrites j’en suis extrêmement émue. Il est maintenant de plus en plus évident que l’école publique est en train de se transformer ainsi que le regard surtout des enseignants sur les enfants. La pédagogie Montessori entre dans l’école publique pour le plus grand bonheur des enfants mais aussi des enseignants.
Je pense que nous pouvons tous nous inspirer de cette magnifique classe.
Merci infiniment à ces personnes exceptionnelles !

Sylvie d’Esclaibes
“En fin d’été dernier, Il y a tout juste 10 mois, je découvrais une nouvelle façon d’enseigner aux enfants en visitant une magnifique école Montessori du Lot et Garonne. Cet environnement, épuré, concret, esthétique m’a dans un premier temps questionné, je souhaitais en savoir plus, comment, avec quoi, pourquoi… Je crois pouvoir dire que ce moment restera un tournant dans ma vie. Il s’agit certes de ma profession, mais c’est toute ma vision de l’enfant, de mes enfants, des relations sociales, de la construction du savoir qui ont été remises en cause.

Dès lors, je n’ai eu de cesse que de me nourrir, de lire, de chercher, d’échanger pour cheminer sur cette nouvelle voie. Au bout de deux mois, il ne m’était plus possible de travailler avec mes élèves de la même manière, j’ai donc commencé à réaménager l’environnement, à introduire des activités de vie pratique. Deux mois plus tard, les activités sensorielles avaient bien fait leur place dans la classe, le matériel s’étoffait de jour en jour, j’y voyais moi aussi de plus en plus clair grâce notamment à une formidable association, Public Montessori, qui regroupe les enseignants de l’éducation nationale soucieux de transformer leurs pratiques. j’ai pu y rencontrer des enseignants, des éducateurs Montessori, des parents… Elle est vraiment le reflet de ce qui se passe actuellement dans l’éducation nationale, les mentalités évoluent, les choses bougent de l’intérieur, le changement vient des principaux acteurs, les enseignants.

Dans une école de l’éducation nationale, cette démarche peut difficilement être celle d’une seule personne. Dès le début, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur une ATSEM qui avance en totale confiance, qui s’adapte, qui m’assiste réellement pour que chaque enfant puisse faire son chemin de la manière la plus naturelle possible. Ma collègue s’est également engagée dans cette voie, et aujourd’hui, notre petite école de deux classes fonctionne selon les grands principes de cette belle pédagogie.

Travailler de la sorte nécessite néanmoins une grande précision, une rigueur qui ne peut être apportée que par des personnes expérimentées, formées. C’est ce que je suis venue chercher en décidant de participer à la formation 3 – 6 ans avec Sylvie d’Esclaibes. Je suis actuellement en plein dedans, je n’ai pas terminé d’apprendre, je n’aurai jamais terminé d’ailleurs ! Après avoir participé à la journée de formation sur la vie pratique, et sur les activités sensorielles, j’ai encore réaménagé, développé les espaces de ma classe (une table des saisons et de la nature, un petit espace de soin de soi), j’ai une meilleure vision de la progressivité des activités, et pour cela, je vous en remercie, Sylvie, il me tarde de découvrir la suite et toutes les possibilités qu’offre ce matériel plein de richesses !


Quoiqu’il en soit, je vis là une bien belle aventure depuis ce jour où la fille me montrait cette jolie tour rose, je peux à présent réellement dire que j’aime mon métier. Je crois que je ne fais plus que travailler… (être conjoint d’une enseignante passionnée par les travaux de Maria Montessori doit être moins drôle…) mais qu’est ce que j’aime ça, j’aime penser à chaque instant à ce que je vais pouvoir faire découvrir de nouveaux à mes élèves, leur montrer à quel point j’ai pensé à eux en trouvant ces œufs de coccinelle dans mon cerisier, comme j’ai pensé à chacun d’entre eux car je savais que la table de Pythagore passionnerait S., j’aime voir leurs regards remplis de fierté après avoir reconnu et nommé toutes ces formes géométriques les yeux bandés…
Voilà, finalement j’ai découvert la recette du bonheur à mi chemin entre ma vie professionnelle et familiale.”
Bonjour, et merci pour vos retours ! Concernant le financement du matériel, effectivement, dans l’éducation nationale, on est tes vite limité… J’ai financé la quasi totalité sur mes propres fonds, c’est un choix personnel, car comme je le disais, j’avais besoin de me lancer réellement, je ne sais pas trop faire les choses à moitié à vrai dire… Et je ne souhaitais pas prendre le risque de me retrouver sans rien si un jour je change d’école. Ce qui m’aide également à relativiser sur cet investissement, c’est que j’ai ma fille dans ma classe, pour encore une année de plus à la prochaine rentrée, j’aurai probablement la deuxième à partir de septembre, donc je le fais aussi pour elles ❤️ Mais je suis bien consciente que cela représente un très gros budget, que tout le monde ne peut investir ( mes comptes ont d’ailleurs du mal à s’en remettre…) et je complète maintenant avec mes budgets mairie annuels
Bonjour,
tout d’abord, félicitations pour ce site! Je me nourris régulièrement des articles qui y sont publiés et cela me permet de me questionner et de faire évoluer ma pratique de classe.
Je suis admirative de cette enseignante qui a totalement repensé sa pédagogie et l’environnement de sa classe en si peu de temps.
Depuis quelques temps, je travaille beaucoup à réunir des ressources afin de créer du matériel pour faire évoluer mes pratiques à partir de la rentrée prochaine. Je fabrique beaucoup et cela est très consommateur de temps. Je pourrais acheter ce mtériel, malheureusement, les budgets des écoles publiques sont très limités et, une fois le matériel indispensable acheté (feutres, crayons, peinture, cahiers, papier,…), il ne reste pas de quoi acheter beaucoup vu le prix du matériel Montessori.
Je suis donc curieuse de savoir quelles astuces cette enseignante a trouvé pour réunir autant de matériel en si peu de temps. J’imagine qu’elle a fait appel à des associations (Public Montessori comme elle en parle dans l’article entre autres) et éventuellement a des demandes de financement.
Bravo pour tout ce travail!
Célène
Bonjour,
Félicitation à cette institutrice !
Mais comment peut-on financer tout ce matériel dans une classe de l’éducation nationale ?