
Ce que Boris Cyrulnik préconise, nous le faisons dans nos écoles et formations
Cet interview de Boris Cyrulnik paru dans l’Express du 26 mars 2018 met en évidence tout ce que nous appliquons au sein de nos maternelles dans nos écoles Montessori :
- des éducateurs (rices) à l’écoute de l’enfant, étant très vigilants afin d’ adopter en permanence un attitude bienveillante, mesurant son langage, et son comportement afin de développer chez le jeune enfant un sentiment de bien être et de sécurité,
- un matériel important pour permettre le développement du langage de l’enfant
- un matériel également très important pour le développement de tous les sens de l’enfant
- ouvrir l’école et la pédagogie aux parents : nos écoles sont toujours ouvertes aux parents et nous les accueillons nombreux à nos sessions de formations Montessori
De plus, nous recevons de plus en plus de professeurs des écoles publiques et privées qui viennent suivre nos sessions auprès de notre organisme de formation “apprendre Montessori” et qui, ensuite mettent tout ce que nous leur avons transmis en place dans leurs classes.

Les formatrices de notre organisme “apprendre Montessori” se déplacent également chaque mercredi dans des écoles privées sous contrat car les enseignants sont très en demande de nos formations Montessori. Bien sûr les formations que nous leur proposons sont toujours adaptées en fonction des demandes et aussi des contraintes de chacun.

Il est évident qu’un enseignant dans une école publique ou privée ne peut pas faire exactement la même chose que ce que nous faisons dans nos écoles Montessori. Et pourtant ce qu’ils offrent, après nos formations, à leurs élèves est absolument extraordinaire et ils voient tous les transformations positives tant envers leurs élèves, qu’envers leur propre travail qui devient beaucoup plus agréable et épanouissant.

J’ai proposé à notre Ministre de l’Education Nationale que nos formations Montessori adaptées fassent partie du cursus des formations proposées aux professeurs des écoles mais j’ai reçu une réponse négative. Quel dommage ! Les professeurs des écoles, eux, ne cessent de nous le demander car ils doivent aujourd’hui financer eux mêmes leurs formations.

Et ce serait le meilleur moyen de permettre à tous les petits français d’avoir droit à un enseignement Montessori.
Sylvie d’Esclaibes
“Cyrulnik: “Un enfant qui s’épanouit en maternelle est bien parti dans l’existence”
Par AFP , publié le , mis à jour à

Boris Cyrulnik, le 30 janvier 2017 à Bogota
afp.com/Luis Acosta
Paris – Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik a été chargé par le ministre de l’Education de préparer les “assises de la maternelle”, qui s’ouvrent mardi à Paris en présence d’Emmanuel Macron. Pour ce spécialiste de la petite enfance, l’école doit apporter plus de sécurité affective.
Q: Pourquoi de telles assises ?
R: La maternelle française est très bonne, elle sert d’ailleurs encore de modèle à beaucoup de pays mais deux facteurs nouveaux sont apparus depuis 15-20 ans qu’il faut maintenant prendre en compte. En une génération, le développement neurologique, psychologique, affectif des enfants est devenu beaucoup plus rapide qu’avant. Les filles, notamment, ont une maturité plus précoce. Les enfants qui entrent à l’école ne sont plus les mêmes qu’avant.
Par ailleurs, “la niche sensorielle” des enfants a changé, c’est-à-dire leur environnement: aujourd’hui, les enfants ne sont plus entourés de la même façon qu’avant, notamment par leurs parents, qui pour la plupart travaillent. Ce sont donc aussi aux crèches et à l’école de créer l’attachement qui va permettre aux enfants de se sentir +sécurisés+ et de pouvoir entrer pleinement dans les apprentissages.
Q: Ces assises mettent l’accent sur le langage et le bien-être des enfants qui étaient justement au coeur de la révision des programmes en 2015. Veut-on revenir sur ces priorités ?
R: Non, au contraire. Grâce à la neuro-imagerie, on a découvert que le théâtre, le jeu, la musique stimulaient le cerveau, amélioraient l’accès au langage. Le fait de renforcer de telles pratiques pourraient aider les enfants à progresser dans leur maîtrise de la parole, entraîner leurs habilités relationnelles, ou encore renforcer leur socialisation.
Et même si des progrès ont été faits, il faut en France insister sur l’importance de l’affect: quand on parle, quand on joue, quand on se familiarise avec des enfants, on développe une relation affective qui permet ensuite de stimuler tous les autres apprentissages.
Si un professeur des écoles est rigide, il inhibe le développement de l’enfant. Or on ne peut rien transmettre, ou difficilement, à un enfant inhibé ou malheureux.
Si à l’inverse, le professeur est plus souple, par son comportement ou sa formation, cela permet à l’enfant de renforcer les apprentissages. Et un enfant qui s’épanouit à la maternelle est bien parti dans l’existence.
Q: Faut-il donc revoir les formations des professeurs des écoles ?
R: C’est un point central. Les professeurs des écoles ont un bon niveau universitaire mais qui n’est pas toujours adapté à la fonction sécurisante qu’ils doivent offrir aux enfants. Certains ont même un doctorat. Cela ne leur permet pas pour autant d’apprendre à un enfant qui arrive en maternelle à s’adapter à l’école.
Il faut aussi revoir sans doute la formation des Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, qui aident les instits dans les classes, ndlr). Elles – car il s’agit quasiment toujours de femmes – servent de médiation entre l’enfant, la famille et les professeurs. Quand quelque chose ne va pas, elles sont souvent les premières à s’en apercevoir car ce sont vers elles que se tournent les enfants. Elles jouent un rôle crucial. Il faut donc leur donner une formation adaptée, pouvoir leur enseigner à elles-aussi les théories de l’attachement.
Il faudrait aussi inviter les familles dans l’école, pour expliquer aux parents comment ils peuvent donner confiance à leurs enfants.
Propos recueillis par Isabelle TOURNÉ ”