
Casser les idées reçues… 3ème épisode
« Dans les écoles Montessori les enfants en totale liberté ne font et ne travaillent que ce qu’ils veulent… Ces enfant n’ont pas de règles et donc pas de rigueur dans leur travail » FAUX
En réalité, les enfants qui arrivent dans nos écoles passent par une étape très importante qui s’appelle la normalisation.
Or, pour atteindre cette normalisation, l’éducateur doit poser un cadre solide, dans son ambiance, pour tous, avec des règles de vie et de vivre ensemble qui permettront à chacun de se sécuriser et de s’épanouir pleinement.
E.M Standing récapitule ainsi les traits caractéristiques de l’enfant normalisé : “l’amour du travail, la concentration intense et spontanée, la capacité de choisir, la discipline, le sens de l’initiative, le travail personnel, la joie et l’amour des autres.”
Les premières semaines d’une rentrée sont donc primordiales pour accompagner l’enfant dans cette normalisation. Nos éducateurs parlent souvent de la première période comme une période charnière où ils doivent être sur le qui-vive et où ils rappellent les règles inlassablement à chacun en douceur pour ensuite pouvoir jouir d’une atmosphère de travail sereine et propice pour tous.

Ensuite, l’une des règles les plus importantes dans nos ambiances est que l’enfant ne peut prendre un plateau que s’il lui a été présenté (sauf pour les activités de délestage). Ainsi, nos éducateurs et éducatrices préparent une progression individuelle pour chacun de leurs élèves en fonction de leurs observations, de leurs progrès, leurs élans et leurs besoins. Ils présentent alors à l’enfant le matériel ou le plateaux qui peut lui correspondre.

Parfois, les enfants par eux-mêmes peuvent choisir un matériel et demander à ce qu’on le lui présente. Cependant, le matériel Montessorien répond à un ordre rigoureux et précis et si l’enfant n’a pas encore les acquis nécessaires pour cette présentation, l’éducateur le redirigera avec tact vers une présentation intermédiaire en lui expliquant que, par cette présentation, l’enfant pourra se préparer au matériel qu’il souhaitait recevoir mais qui lui est encore pour l’instant inaccessible. Ainsi il est facile de comprendre qu’en réalité l’enfant a un choix structuré et réfléchi de plateaux et activités qu’il peut réinvestir en autonomie et il n’a donc pas un accès SANS LIMITE sur le matériel mais bien en libre choix sur des plateaux qu’ils lui ont été présentés et utiles pour lui-même.

Une autres règle d’or qui invite à la rigueur dès le plus jeune âge, est que dans nos écoles, quand on prend un travail on doit le mener du début à la fin et le ranger comme on l’a trouvé à la place où on a été le prendre. Cette règle fondamentale permet vraiment à l’enfant de s’autodiscipliner très tôt pour aller au bout des choses et se canaliser sur ses choix …
Enfin , toujours dans un soucis d’accompagnement de l’enfant dans le travail, dans nos écoles Montessori Athéna et celles de notre réseau, on trouve en 6/12 de merveilleux plans de travail qui allient présentations avec l’éducateur, manipulations libres et exercices écrits pour permettre aux élèves de progresser sur un sentier guidé mais en parfaite autonomie ! Ces plans de travail ont été élaborés pour couvrir tout le programme de l’Education Nationale et plus encore en utilisant notre ingénieux matériel Montessori.

Les plus grands avancent donc à leur rythme sur leurs plans de travail et ils font des points réguliers avec leur éducateur référant sur leurs progrès, difficultés pour avancer dans une matière, envie d’aller plus loin…
Dans nos écoles Montessori ce n’est pas l’enfant qui doit s’adapter à l’école mais bien nous qui nous adaptons à l’enfant et nous savons que pour cela il a néanmoins besoin d’un cadre sécurisant que nous veillons à conserver et renforcer chaque jour.

Un enfant ne peut être libre qu’à condition qu’un cadre bien défini ait été posé. Maria Montessori écrivait : “Il ne s’agit pas d’abandonner l’enfant à lui-même pour qu’il fasse ce qu’il veut, mais de lui préparer un milieu où il puisse agir librement.”
Claire Duquenne et Sylvie d’Esclaibes