“Arrêtons d’opposer plaisir et effort d’apprendre” :
Voici la phrase prononcée par le Ministre de l’Education Nationale Vincent Peillon lors d’un interview du 8 février 2014 pour le Journal Le Monde.
Il est très intéressant de noter la réponse du Ministre à la question :

“En mathématiques comme ailleurs, les élèves français ont un rapport ambigu à l’école, qu’ils trouvent stressante et qui leur donne moins confiance en eux que l’école anglo-saxonne, par exemple.
“C’est exact, et c’est mesuré. Pour que l’école change, il ne suffit pas que le ministre le décrète, il faut que les pratiques évoluent dans les classes, et même en dehors, dans les attentes de la société et les représentations des parents. Nous voulons construire une école de la confiance et de la bienveillance.”
“Pour cela, il faut aider les enseignants, mais aussi changer la façon qu’a l’institution de les traiter. Il faut être cohérent. Par exemple, si les enseignants sont eux-mêmes l’objet d’évaluations-sanctions, leurs propres pratiques d’évaluation s’en ressentiront forcément. Ma mission de ministre est de faire avancer de front ces deux chantiers.”
“Il n’est pas possible de réussir à l’école sans sérénité, sans plaisir, sans confiance et sans motivation. Alors arrêtons d’opposer plaisir et effort. On peut être plus exigeant lorsque les élèves prennent du plaisir à apprendre que lorsqu’ils souffrent.”
Cette réponse du Ministre est vraiment surprenante lorsqu’on constate que les élèves français font partie des élèves les plus stressés du monde.
Je constate également que le nombre de jeunes en phobie scolaire ou en dépression à cause de l’école ne cesse d’augmenter.

A mes débuts, lorsque je développais ma théorie qui dit que l’on travaille beaucoup mieux lorsqu’on est heureux à l’école, nombreuses étaient les personnes qui me disaient que j’étais dans l’erreur totale.
Maintenant, avec mon expérience de près de 25 ans d’enseignement et de direction pédagogique, je sais que j’ai toujours eu raison sur ce point. Je le constate quotidiennement et depuis longtemps sur de nombreux élèves, des plus petits jusqu’aux plus grands.
Aujourd’hui encore, j’ai eu une conversation avec une orthophoniste qui s’occupe d’un de mes élèves de primaire qui a commencé à étudier dans ma classe à la fin de l’année dernière. Cette orthophoniste me demandait si cet enfant acceptait d’écrire. L’an dernier, lorsqu’il était dans l’école publique de son quartier, il refusait catégoriquement de le faire. Même en consultation dans son cabinet, il avait décrété qu’il n’écrirait pas.

Dans ma classe, il rédige maintenant toutes les expressions écrites avec grand plaisir, il réalise tous les exercices demandés à l’écrit sans aucun problème. Il faut dire que je l’encourage tout le temps, que jamais je ne le reprends sur son graphisme, ni sur sa façon d’écrire. Et il adore raconter des histoires par écrit puis nous les lire.

Chez les plus âgés, c’est encore plus flagrant. Par exemple, en juin dernier, des parents sont venus inscrire leur fils en classe de seconde car celui-ci refusait d’écrire ses cours et même de sortir ses affaires de son sac. Il était élève dans un très célèbre lycée parisien. Maintenant, il prend des notes, il fait ce qu’on lui demande et il a même demandé à être inscrit à notre “option sciences-po” du mercredi matin.
Les enseignants du système traditionnel devraient lire tout ce qui est écrit sur l’intelligence émotionnelle. Le jour où ils auront compris qu’on obtient bien plus de nos élèves en les encourageant, en étant positif, en soulignant le moindre petit progrès, en encourageant la différence plutôt que de la sanctionner, en étant gentils, bienveillants, et en créant une bonne ambiance dans la classe, nous pourrons espérer avoir partout des élèves heureux ayant l’envie et le plaisir d’apprendre.
C’est ce qui se passe au Lycée International Montessori Athéna. Par exemple : notre professeur d’histoire-géographie et économie qui est très charismatique mais aussi bienveillant envers ses élèves (tout en leur disant toujours ce qu’il pense et en étant très exigeant), a proposé de mettre en place un cours “d’option sciences-po” qui a lieu durant trois heures tous les mercredi matin. Nos lycéens n’avaient pas cours dans leur emploi du temps ce jour de la semaine. Et bien, les trois quarts d’entre eux se sont inscrits à cette “option sciences po” et sont présents chaque mercredi.
Alors je ne veux pas entendre que les adolescents n’ont pas envie d’apprendre ni de travailler. Au contraire, ils sont toujours partants si les adultes savent s’y prendre.
Au Lycée International Montessori Athéna, nous mettons tout en place pour créer cette ambiance positive qui rend les élèves heureux de venir étudier.
Sylvie d’Esclaibes