Le Figaro a publié un article le 24 mars sur le temps qui était consacré à la lecture dans une classe de CP : 7 minutes seulement… Vous pourrez lire cet article ci-dessous.
Ceci explique en partie pourquoi les jeunes français ont un très mauvais niveau de lecture.

Au Lycée International Montessori Athéna, c’est totalement différent. En effet, les enfants commencent à apprendre à lire en maternelle très jeune. De ce fait, pendant au moins 4 ans, ils consacrent du temps chaque jour à l’apprentissage de la lecture.
Ensuite, dans la classe de primaire, en CP et encore dans les niveaux suivants, beaucoup de temps chaque jour est consacré à cet apprentissage afin que les enfants aient une très grande aisance en lecture et une excellente compréhension. Nous utilisons un matériel riche et varié pour que l’enfant lise avec de nombreux supports différents et donc optimise cet apprentissage. Nous avons le matériel Montessori, les fiches de lecture, les livrets de lecture créés par l’école, les livrets récemment trouvés chez “Minimots”, des livres de lecture, des fiches que nous créons pour approfondir et nous continuons à créer régulièrement du nouveau matériel.

Je souhaite aussi que la lecture devienne un réel plaisir pour les enfants. Et cela fonctionne très bien.
Nous avons également la chance d’avoir deux dames qui viennent dans la semaine faire lire oralement les enfants. Ainsi tous les enfants de la classe lisent au minimum deux fois par semaine individuellement à haute voix. Pour les enfants qui ont des difficultés, c’est quatre fois par semaine pendant une longue période jusqu’à ce que leur niveau ait bien progressé.

C’est toujours pour moi un vrai bonheur de voir la majorité des enfants demander avec insistance la possibilité d’aller lire ! Ils aiment vraiment cela !
Pendant les vacances, je leur demande de lire un livre à la maison. Le livre de leur choix bien sûr ! Pour les plus grands, ils nous le résument à l’écrit et pour les plus petits, je souhaite qu’ils soient capables de le raconter, s’ils acceptent bien sûr, à l’oral à leurs camarades. Et je vous avoue que nous passons à chaque fois des moments merveilleux. Après les dernières vacances, c’est un de nos plus jeunes élèves de 6 ans, qui a fasciné la classe avec la façon dont il a raconté “l’histoire d’un tigre qui s’installait chez un sultan”.
A l’école Athéna, je peux vous dire que les enfants consacrent beaucoup de temps à la lecture. C’est pour moi une priorité car un bon niveau en lecture facilite considérablement tous les apprentissages alors que le contraire rend tous les sujets d’études compliqués (résoudre un problème, apprendre une leçon, répondre à un questionnaire, etc…).
Sylvie d’Esclaibes
“Sept minutes seulement pour apprendre à lire…
Par Caroline Beyer
Mis à jour le 24/03/2014 à 15:39
Publié le 23/03/2014 à 18:16

Trois chercheurs ont étudié le temps réellement consacré aux apprentissages fondamentaux à l’école. Ils dénoncent le caractère «factice» de certaines «occupations» et critiquent la réforme des rythmes scolaires
«Sept minutes pour apprendre à lire: à la recherche du temps perdu.» C’est sous ce titre un brin provocateur que trois chercheurs français livrent leur enquête sur la question du temps scolaire réellement utilisé par l’élève.
Ce chiffre – 7 minutes -, pour le moins dérisoire, recouvre le temps quotidiennement consacré en classe de CP à l’«automatisation du code alphabétique», compétence déterminante dans l’apprentissage de la lecture. Il prend en compte le temps où l’élève est «réellement productif». «Temps qui, pour les élèves en difficulté, se réduit à l’interaction directe entre un élève et son enseignant», précise Bruno Suchaut, coauteur de l’étude. Des moments qui ne peuvent être que rares dans des classes comptant 25 élèves. «Plus du double serait nécessaire pour aborder la lecture dans de bonnes conditions», poursuit le chercheur.
Au bout du compte, ces sept minutes quotidiennes ne représentent que 2% du temps scolaire! Au-delà de ces chiffres chocs, l’enquête s’intéresse au «temps effectif d’apprentissage de l’élève». Et pour arriver à ce temps, il convient de déduire de la durée officielle d’enseignement – 870 heures annuelles à l’école primaire – les absences des enseignants (2% du temps) et des élèves (environ 5%) ou encore la gestion du collectif. Sur ce dernier point, l’enquête reprend les conclusions d’un rapport de l’Éducation nationale de 2011 sur la maternelle relevant «le caractère factice de certaines occupations qui meublent le temps scolaire sans profit réel».
Un regard critique sur la politique éducative
«À l’école primaire, le nombre d’heures a baissé de 500 heures par an en un siècle», ajoute Bruno Suchaut, qui évoque parallèlement une diminution du temps dédié aux matières fondamentales, au profit de nouvelles disciplines «comme le numérique, les langues vivantes, l’éducation à la santé, au développement durable»…
Dans sa recherche du temps perdu, l’enquête s’intéresse également à l’optimisation du temps. «Les occasions d’apprendre doivent intervenir au moment opportun, et les apprentissages visés doivent cibler les compétences opportunes», posent les chercheurs qui portent, de fait, un regard critique sur la politique éducative actuellement menée. «Ce n’est pas une question de moyens», résume Bruno Suchaut, évoquant les 60.000 postes promis durant le quinquennat Hollande pour l’éducation. Au passage, la réforme des rythmes en prend pour son grade. «Telle qu’elle est mise en place, cette réforme impacte le temps périscolaire, mais n’influe pas sur les pratiques pédagogiques», estime le chercheur pour qui le milliard d’euros déboursé par l’État pour les nouveaux rythmes aurait pu aller à un dédoublement des classes en CP, à la généralisation du travail en petits groupes ou à une augmentation salariale des enseignants. Enfin, la formation des enseignants aborde insuffisamment selon lui cette question de l’optimisation du temps.
«Tout cela relève d’un choix de politique éducative qui doit, au-delà des débats idéologiques, se baser principalement sur les conclusions des recherches validées par la communauté scientifique internationale», conclut l’enquête. «Les responsables politiques ne semblent pas faire la différence entre la vraie recherche et les gens qui émettent des idées sur la question éducative», regrette clairement Bruno Suchaut. Aujourd’hui basé en Suisse, où il est rattaché à l’unité de recherche sur le pilotage des systèmes pédagogiques (URSP) – l’équivalent en France de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) -, le chercheur pointe «le mythe de l’égalité républicaine qui, en voulant offrir la même chose à tout le monde, ne va pas dans le sens de l’équité. La réforme des rythmes qui impose les mêmes contraintes partout est de ce point de vue éloquente».