L’Enfant de Maria Montessori

L’Enfant de Maria Montessori

Notre organisme de formations Montessori « Apprendre Montessori » accueille chaque année un grand nombre de stagiaires en formation qualifiante qui passe minimum une journée dans une classe Montessori (avec la responsabilité d’enseignement auprès d’enfants de la classe sous l’autorité de la tutrice et de l’éducateur) et assiste à autant de formations sur le matériels qu’ils le désirent. En plus de cela, ils ont deux fois par mois des interventions de grands spécialistes sur des thèmes variés comme : la psychologie, la philosophie, la méditation, le handicap, la communication bienveillante, la création d’école, l’art, le rôle de l’éducateur, de l’assistant, etc… etc…

Ces stagiaires sont suivis par une tutrice choisie parmi les formatrices. Ils doivent également rendre des devoirs, réaliser leurs albums, préparer du matériel et des plateaux et effectuer le résumé d’un livre de Maria Montessori. A la fin de cette année, si tout a bien été effectué, ils passent un examen et sont prêts pour enseigner dans une école Montessori. L’an dernier, la quasi totalité des stagiaires a trouvé un emploi dans une école ou a créé sa propre structure.

Une de nos stagiaires en classe 6/12 ans, Monika, a réalisé un résumé de « l’Enfant » de Maria Montessori tellement clair et réussi que j’ai souhaité le partager avec vous.

En effet, je pense que toutes les personnes qui s’occupent d’enfants devraient lire ce livre mais comme tout le monde n’a pas la possibilité de le faire, ce résumé en est vraiment un parfait compte rendu et peut permettre à tous de s’en inspirer.

Sylvie d’Esclaibes

Résumé du livre « L’enfant » de Maria Montessori paru en 1936

 

Introduction

Au début du livre, Maria Montessori décrit l’enfant comme le « citoyen oublié » qui s’exprime à travers l’auteur « pour inviter l’humanité à méditer sur la réalité de la vie humaine » et ainsi améliorer la société.

Elle explique qu’il n’y a pas de place dans la société pour l’enfant : il est relégué soit dans la rue (dans les familles défavorisées) soit dans une chambre aseptisée (familles bourgeoises). Il est perçu comme un « perturbateur permanent de l’adulte » et tout ce qui l’environne n’est pas adapté pour son développement. Heureusement, au début du XXème siècle, l’hygiène a permis de faire reculer la mortalité infantile et l’enfant a commencé à devenir « visible » (parcs, jeux, meubles…) dans les villes et intéressant pour la société (instrumentalisation de l’enfant à des fins politiques). Pour M. M. ce sont des signes d’un mouvement social en faveur de l’enfant, mouvement qui fera changer la conscience de l’adulte et pourrait améliorer la société . L’adulte doit comprendre que c’est grâce à l’enfant qu’il pourra changer de l’intérieur et se construire. Si l’adulte « travaille consciemment en faveur de l’enfant » il pourra découvrir le secret de l’humanité.

Cependant pour commencer ce travail, l’adulte doit se rendre compte, qu’au fond, même s’il aime l’enfant, il le méprise inconsciemment.

D’après M. M la découverte la plus importante de la psychanalyse a été de montrer que l’origine de la plupart des psychoses remonte à l’enfance. De nombreuses souffrances psychiques de l’enfant viennent de « la répression de l’activité spontanée de l’enfant par l’adulte qui le domine sans cesse ». Et plus ces souffrances ont lieu tôt dans l’enfance plus il est difficile de les guérir. Donc s’intéresser « tôt » à l’âme de l’enfant peut soigner l’être humain en profondeur.

Les adultes qui répriment sont principalement la mère, le père et les instituteurs : il est fondamental qu’ils changent. Si l’adulte s’attèle à la tâche et persévère il découvrira les erreurs qui l’empêchent de voir véritablement l’enfant. La plus grande erreur de l’adulte est de croire qu’il est un être supérieur à l’enfant, un modèle que l’enfant devrait essayer d’atteindre. Cette façon de voir efface la personnalité de l’enfant.

Au commencement

L’enfant est un être qui porte en lui un plan grandiose de réalisation qui pourra se réaliser si l’enfant est entouré par des adultes conscients de cette tâche et si l’ environnement est adapté pour lui (comme la cellule germinative qui deviendra un embryon puis un fœtus l’enfant se développe selon un plan secret). Maria Montessori qualifie sa naissance de spirituelle car l’enfant est porteur d’un embryon spirituel. Le nouveau-né a besoin d’un environnement accueillant : douceur, peu de lumière, chaleur, silence, contact.

Il semble lent et passif car un formidable processus de création est en train de travailler.

Les périodes sensibles

L’ordre (extérieur et intérieur) 0 à 2 ans

Définition des périodes sensibles

= des moments plus ou moins longs durant lesquels l’enfant est très réceptif à l’acquisition de certains apprentissages

= occasions uniques pour apprendre de manière spontanée intuitive et naturelle

S’il ne peut le faire à ce moment-là car il en est empêché, l’acquisition sera moins vivante et lui demandera plus d’efforts, voire provoquera un trouble

Ce travail intense est suivi de fatigue.

Comment reconnaître une période sensible ?

– l’enfant est sensible à certaines choses et pas à d’autres

– l’enfant est attentif

– l’enfant fait pendant cette périodes aussi des acquisitions qui ont trait à sa croissance (par ex : s’orienter, améliorer ses mouvements etc…)

– l’enfant manifeste de la joie

– tout se fait dans le calme (si l’environnement correspond aux besoins de l’enfant)

C’est « une capacité de s’orienter dans l’environnement, en le maîtrisant dans tous ses détails ». Pour M. M. la sensibilité à l’ordre permet à l’enfant de comprendre les relation entre les objets.

– une des plus importantes périodes sensibles

– si l’ordre perturbé l’enfant peut en souffrir (pleurs, agitation, maladie)

-si l’ordre est respecté cela peut procurer de la joie et du plaisir

L’intelligence 0 à 5 ans

C’est la sensibilité intérieure à observer et à enregistrer les images de l’environnement grâce à ses sens (grande attirance pour les couleurs vives et les sons). L’enfant les recueille avec tellement de clarté qu’il peut les reconnaître sur des figurines et sur une surface plane.

Il choisit les images car le raisonnement commence à se mettre en place. C’est le raisonnement qui permet à l’enfant d’organiser les images.

La marche entre 1 an et 2 ans

L’enfant devrait pouvoir s’entraîner autant qu’il se peut à cette tâche complexe. Les promenades doivent être des occasions pour que l’enfant s’ exerce à son rythme.

L’adulte devrait s’adapter au rythme de l’enfant. Souvent, l’adulte protège trop l’enfant : l’enferme dans des petits parcs ou bien le transporte dans les bras ou dans la poussette. Le petit enfant qui apprend à marcher est capable de parcourir de grandes distances.

Qu’est qu’un caprice ?

 

Le caprice peut être un révélateur du trouble dû à l’empêchement du travail adéquat durant la période sensible.

Il faut que l’adulte essaye de résoudre toutes ces énigmes comportementales du petit enfant et qui ressemblent à des caprices. Cette réflexion permettra à l’adulte de se hisser moralement. M.M. affirme que « cette nouvelle mission le transforme en investigateur , plutôt que d’être un dominateur aveugle et tyrannique vis à vis de l’enfant ».

 

 

Le mouvement (de la main et global)

M.M. développe l’idée selon laquelle la main est un organe complexe qui permet à l’intelligence de se manifester et à l’homme, de nouer des liens avec son environnement. L’enfant a besoin de toucher les objets qui l’entourent. Malheureusement l’adulte lui en interdit la plupart du temps l’accès.

M.M. précise que l’enfant explore l’environnement de manière ordonnée (= « mouvements constructeurs ») : son moi intérieur a observé et sait ce qu’il veut faire. Donc il est faux de dire que l’enfant imite.

Entre dix-huit mois et trois ans, l’enfant invente des petites actions simples (« actions élémentaires ») qui ne sont pas toujours compréhensibles par l’adulte : transporter des choses d’un endroit vers un autre, viser/dévisser, ouvrir/fermer… Pour M.M. c’est la première manifestation de l’instinct de travail chez l’enfant.

Cependant l’adulte défend la plupart du temps à l’enfant d’utiliser ces objets ou meubles et il doit se remettre en question et adapter l’environnement pour permettre à l’enfant de s’entraîner.

Le mouvement est fondamental dans la construction de la psyché, de la conscience et de l’intelligence.

M.M. explique qu’il y a deux sortes de cellules dans notre corps : les cellules qui fonctionnent de manière automatique et des cellules qui attendent un ordre pour agir (ex : fibres musculaires). Pour savoir obéir elles doivent être entraînées.

C’est dans un instrument bien entraîné que la volonté de l’enfant se manifeste de manière optimale.

M.M. ne comprend pas que l’activité motrice ne soit pas considérée comme fondamentale (surtout dans le monde scientifique et éducatif). C’est un aveuglement de l’humanité. On conçoit aisément l’importance des sens dans la construction de l’intelligence ; par contre l’importance du mouvement est moins évidente.

C’est en sollicitant les sens et le mouvement que la personnalité (et donc l’ego) se forme.

Le comportement de l’adulte vis à vis de l’enfant

Dans la première partie Maria Montessori insiste souvent sur le comportement erroné de l’adulte vis à vis de l’enfant. A la naissance de l’enfant celui-ci peut se sentir dérangé voire envahi. Puis, dès que l’enfant peut marcher, toucher aux objets et agir commence le conflit avec l’adulte. Celui-ci va se défendre inconsciemment contre le perturbateur qu’est l’enfant. Il va justifier les interdictions envers l’enfant par la règles de bonne éducation et le soi-disant besoin de repos de l’enfant que M.M. appelle le « sommeil artificiel ». Justement, M.M. préconise de réformer le sommeil de l’enfant pour aider sa vie psychique à se déployer (dormir selon ses besoins, pas de lit à barreau).

L’adulte doit comprendre qu’il occupe une place secondaire et qu’il doit faire des efforts pour comprendre l’enfant. La situation doit s’inverser : c’est l’enfant qui devient le guide de l’adulte.

Le rythme lent dérange également l’adulte qui va vouloir faire à la place de l’enfant pour faire mieux et plus vite. Il est une fois encore l’obstacle n°1 au développement de l’enfant.

Vision erronée de l’adulte  :

 

« Je vais stimuler et développer chez l’enfant intelligence, sentiment et volonté »

 

Vision juste de l’adulte :

 

« Je dois être un accompagnant à la construction de l’enfant par l’enfant lui-même. Je dois observer ses besoins psychiques et lui préparer un environnement adéquat »

 

Un autre point concerne la volonté de l’adulte qui peut s’immiscer dans la volonté de l’enfant. En effet l’adulte peut mettre trop de passion ou trop peu d’attention dans une présentation ou bien interdire les choses avec trop de force.

Concernant le mouvement, il faut bien avoir à l’esprit que pour l’enfant l’adulte est un modèle : il veut faire comme lui. L’adulte pourrait devenir celui qui inspire les mouvements de l’enfant mais sans se substituer à lui par suggestion. Pour cela il devrait agir lentement et se dominer. Ainsi l’enfant pourrait apprendre à « se mouvoir sous l’influence de son ego ». « Le mouvement délicat et sensible » est le seul qui soit normal.

Intelligence de l’amour

 

C’est la capacité de l’enfant à observer et à absorber son environnement.

L’adulte est un objet d’amour pour l’enfant et doit donc être un exemple pour lui (par les actes et par les paroles). L’adulte dit qu’il aime l’enfant mais c’est plutôt l’enfant qui est le maître d’amour qui veut réveiller l’adulte de ses habitudes et de son sommeil.

 

La « méthode »

La véritable éducation repose sur quatre principes :

  1. désir de « libérer » l’enfant dont on respecte la personnalité
  2. un matériel scientifique adéquat et attrayant
  3. un environnement adapté (ambiance tranquille, propre et agréable, mobilier adapté à la taille des enfants, espaces verts)   à concept bien accueilli
  4. un maître calme qui ne fait pas obstacle (inversion maître/élève).   à concept qui a suscité beaucoup de réactions

M.M. explique qu’elle est arrivée à cette conclusion grâce à l’observation des enfants pendant l’expérience de la première Maison des enfants en 1907 dont le but premier était d’occuper les enfants des familles défavorisées pendant que les parents allaient travailler.

Au départ M.M. souhaitait observer comment ces enfants s’empareraient du matériel qu’elle avait déjà utilisé avec les enfants déficients Cependant, dès les premières observations, M.M est admirative devant les premiers résultats : grand intérêt pour le matériel, concentration et satisfaction après le travail. Les enfants ont été transformés par cette expérience.

Pour M.M. il n’y a pas de méthode à proprement parler. La seule méthode ce sont les pratiques des enfants observées au sein de la Maison des enfants et qui forment la colonne vertébrale de la méthode qui sera mise en place par la suite.

Voici les pratiques observées qui ont permis la transformation des enfants  :

  • « Plus un exercice est enseigné avec exactitude, plus il semble devenir stimulant au point d’être sans cesse répété »

    La répétition de l’exercice 

La concentration de l’enfant se manifeste dans les répétitions d’exercices. Après avoir travaillé ainsi l’enfant est reposé, vivant et joyeux.

  • Le principe de libre choix

Les enfants choisissent eux-mêmes les activités ils sont plus investis.

  • Les jouets

Les objets/le matériel qui lui permettent de grandir et de se développer sont plus importants.

  • Suppression des récompenses et punitions

Ceci provoqua « un réveil de la conscience et un sens de la dignité ».

  • Exercices de silence (qui ressemblaient à des méditations)
  • « Ils avaient une âme agile et vive, toujours détendue, qui irradiait une lumière spirituelle chaleureuse et qui dissolvait les difficultés opprimantes de l’adulte avec lequel elle entrait en contact. »

     

     

    Sens de la dignité

Les enfants ont un grand sens de la dignité et sont très sensibles aux gestes de mépris qu’on leur destine, ils les perçoivent comme une humiliation. Lors des nombreuses visites qu’il y eut à la Maison des enfants, les enfants se sont toujours comportés avec respect et accueillaient tout le monde avec amour. La raison en était qu’il n’y avait pas d’obstacle entre leur âme et l’environnement.

  • Discipline naturelle

Dans la classe de M.M les enfants semblaient très disciplinés. Ce calme et cet ordre provenaient spontanément des enfants quand ils travaillaient. Cette discipline naturelle était le point qui interrogeait le plus les personnes qui venaient observer les enfants.

  • Intérêt pour l’écriture puis pour la lecture

M.M. relate l’enthousiasme qu’ont eu les enfants de la Maison des enfants pour apprendre à écrire. L’intérêt pour la lecture, lui, survint plus tard. Ces deux véritables passions naquirent spontanément et non du fait de l’adulte qui aurait eu envie d’apprendre à lire, écrire à l’enfant. Par contre il était difficile pour les enfants de comprendre la valeur du livre.

  • Enfants bien portants

Les enfants de la Maison des enfants étaient d’apparence bien portants malgré le fait qu’ils souffraient probablement de carences alimentaires. M.M. l’explique par le fait qu’ils étaient psychiquement nourris.

Les pratiques observées en détail

1 Travail individuel

Répétition de l’exercice

Libre choix

Contrôle des erreurs

Analyse des mouvements

Exercices de silence

Bonnes manières dans les relations sociales

Ordre dans l’environnement

Soin méticuleux de la personne

Education des sens

Ecriture indépendante de la lecture

Ecriture précédent la lecture

Lecture sans livres

Discipline dans la libre activité

 

2 Suppression des récompenses et des punitions

Suppression des syllabaires

Suppression des leçons collectives

Suppression des programmes et des examens

Suppression des jouets et des gourmandises

Suppression de la chaire du maître enseignant

Les enfants privilégiés

Dans les écoles Montessori qui accueillaient des enfants de classes sociales favorisées, l’attrait pour le matériel était moindre voire inexistant et les maîtres/maîtresses traversaient des phases de difficulté : pas de respect pour le matériel, mouvements désorientés, pas d’initiative ni de persévérance.

Cependant au bout d’un certains temps , ces enfants arrivaient à trouver de l’intérêt pour le matériel et « le désordre et le vagabondage de leur esprit disparaissaient », leur concentration s’améliorait et une atmosphère de travail s’installait. M.M. nomme ce phénomène « conversion » car l’enfant en ressort transformé : sa véritable nature cachée finit par s’extérioriser, l’enfant arrive à se « normaliser ».

La préparation spirituelle du maître

Le maître doit se préparer intérieurement c’est-à-dire qu’il doit découvrir et corriger les défauts qui pourraient être un obstacle dans ses relations avec les enfants. Cette préparation n’est pas vouloir devenir parfait. Pour faire cette préparation quelqu’un doit enseigner au maître, lui expliquer quelle est l’état d’esprit qui convient.

Les obstacles principaux à la compréhension de l’enfant sont la colère et l’orgueil. Il est nécessaire quand on travaille auprès d’enfants de reconnaître ces défauts et de lutter contre. Ce n’est pas chose facile car très vite nous justifions cette attitude erronée par la « nécessité » ou « le devoir ». L’adulte qui ne lutte pas contre la colère et l’orgueil est un tyran pour l’enfant.

Les déviations

Pendant la « normalisation », de nombreux caractères disparaissent chez l’enfant, aussi bien ceux considérés comme des défauts (par ex. le désordre) que ceux considérés comme des qualités (par ex. l’imagination créatrice).

« Un enfant normalisé c’est un enfant

– qui ne vagabonde plus

– dont les mouvements sont ordonnés

– qui est attiré par la connaissance de la réalité

-qui se nourrit dans l’environnement qui l’entoure

– qui a confiance en lui

-qui a moins peur »

La raison principale de toutes les déviations de l’enfant est la cécité de l’adulte et son égoïsme face au véritable plan de développement caché dans l’enfant.

Voici les différentes déviations :

  • Les fuites

C’est l’énergie déviée, qui fuit la tyrannie de l’adulte. Ces fuites touchent le mouvement qui devient désordonné et l’intelligence qui surinvestit la sphère de l’imagination. à guérit spontanément

  • Les barrières

C’est une défense psychique qui bloque l’enfant dans les apprentissages. Elle se manifeste souvent dans les « répugnances » (à une matière, à des études etc…). à guérit plus difficilement

  • La dépendance affective

L’enfant s’ennuie si l’adulte ne s’occupe pas de lui. La paresse est la limite extrême de la déviation. C’est une dépression générée par l’adulte qui s’est « immiscé dans l’âme de l’enfant ».

  • La possession

Si l’enfant n’est pas assez nourri dans son environnement, par des activités destinées à son développement il voudra posséder les choses matérielles.

  • Le pouvoir

Va de pair avec le désir de possession. L’enfant parfois veut prendre le pouvoir à travers l’adulte. Plus l’adulte cède et plus l’enfant devient exigeant.

  • Le complexe d’infériorité

L’adulte est responsable du fait que l’enfant se sent inférieur à lui. En effet, l’enfant est très souvent empêché par l’adulte d’accomplir les actions dans la journée comme il voudrait et il finit par considérer ses propres actions comme sans intérêt. C’est ainsi que naissent le découragement et le manque de confiance en soi.

  • La peur

Les enfants normalisés ont moins peur que les autres enfants car ils comprennent mieux l’environnement.

  • Le mensonge

Dans nos écoles le mensonge ne disparaît pas comme par miracle mais les enfants apprennent à être plus sincères.

Le mensonge le plus important est celui de l’adulte qui ne reconnaît pas qu’il sacrifie les besoins de l’enfant aux siens. C’est un endurcissement du cœur.

  • Troubles de la nutrition

« Beaucoup de maladies et d’états d’esprit morbides disparaissent chez les enfants quand on leur permet de vivre dans un environnement propice à la libre activité normalisatrice. »

Le travail

Pour M.M. il est évident que l’enfant se développe pendant les périodes sensibles dans un environnement adapté où il peut agir sans l’aide de l’adulte. Et c’est l’enfant lui-même qui peut indiquer comment préparer cet environnement psychique.

Un des phénomènes le plus importants que l’enfant a indiqué est celui de « la normalisation par le travail ». L’enfant a un besoin vital de travailler pour construire sa personnalité et de manière plus générale, l’être humain se construit à travers le travail de ses mains, organe de son intelligence et de sa volonté individuelle. Le problème est que le travail ne s’effectue pas dans de bonnes conditions : il est basé sur la possession et s’effectue dans un environnement artificiel, coupé de la nature. L’observation des bienfaits du travail sur la personnalité de l’enfant prouve que le travail est la nature de l’homme car non seulement il lui permet de se construire mais il lui permet également de participer à la construction de l’univers.

Travail de l’enfant Travail de l’adulte
Objectif du travail interne (=se construire soi-même dans un environnement vivant et préparé)

Revigoré après le travail

Pas de rémunération

Objectif du travail externe (=construire un environnement artificiel basé sur la possession et l’exploitation)

Fatigué après le travail

Rémunération

 

Conclusion

Maria Montessori termine son livre en insistant sur l’importance de l’enfant pour la société. Pour que celle-ci s’améliore véritablement trois conditions doivent être respectées :

– l’adulte doit créer un espace particulier pour que l’enfant se développe

– la normalisation de l’enfant doit être considérée comme fondamentale

– les droits de l’enfant doivent être respectés

Pour M.M. la société abandonne les enfants aux soins de la famille et celle-ci abandonne les enfants dans les écoles. Il faut que les adultes, et plus particulièrement les parents fassent entendre la voix des enfants.

« L’énergie inconnue qui pourra aider l’humanité est celle qui réside en l’enfant ».

Avis personnel

 La lecture du livre de Maria Montessori m’a fortement interpelée. Avant de le lire j’avais une idée vague de sa philosophie. Pour moi c’était du matériel intéressant et une meilleure considération de l’enfant. Malgré cette vision limitée, j’avais au fond de moi une aspiration intérieure indéfinissable à quelque chose de plus grand.

A de meilleures relations enfant/adultes.

A plus de confiance à faire à l’enfant.

A des apprentissages efficaces.

A un respect du besoin de mouvement de l’enfant.

Et là, chose incroyable, Maria Montessori avait expérimenté, observé et réfléchi à une réforme de la place de l’enfant qui prenait en compte tous ces aspect … et ce il y a 82 ans !

Son message est si actuel ! En effet, aujourd’hui quand on observe comment est considéré l’enfant dans le système éducatif classique, au sein de la famille et dans la société, on s’aperçoit que l’enfant continue à être souvent un « citoyen oublié ».

Ce qui m’a touché aussi c’est la préparation du maître qui doit mettre de côté la colère et l’orgueil avant d’entrer en classe. Je trouve cela très intéressant et positif aussi bien pour l’enfant (qui ne subit plus la mauvaise humeur de l’adulte) que pour le maître (qui apprend à se connaître).

Quand j’étais enseignante je n’arrivais pas à répondre à de nombreuses problématiques :

– Comment faire progresser chacun à son rythme ?

– Comment gérer les problèmes de comportement ?

– Comment prendre en compte le besoin de bouger de certains ?

Je trouve que Maria Montessori a réussi à répondre à mes questions et j’en suis heureuse, rassurée et impatiente de mettre en pratique.

« L’énergie inconnue qui pourra aider l’humanité est celle qui réside en l’enfant ».

 

2 commentaires sur “L’Enfant de Maria Montessori

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